Une flambée de violences a été déclenchée ce samedi à Bangui après l'assassinat d'un conducteur de moto-taxi dans le quartier majoritairement musulman du PK-5.
De violents débordements ont éclaté en Centrafrique. Une vingtaine de personnes ont été tuées et une centaine blessées, la majorité par balle, ce samedi 25 septembre à Bangui. Des pertes causées par une flambée de violences provoquée par l'assassinat d'un conducteur de moto-taxi dans le quartier majoritairement musulman du PK-5, au centre de la capitale centrafricaine, selon une source hospitalière et auprès d'habitants.
Selon des habitants, le conducteur de moto-taxi a été égorgé samedi matin, pour une raison encore indéterminée. L'acte qui a déclenché des violences dans ce quartier. Un quartier qui a été l'épicentre des massacres inter-communautaires à Bangui de fin 2013 à début 2014, des scènes d'une violence sans précédent dans l'histoire, pourtant particulièrement troublée, de la Centrafrique.
Dans une ville où la criminalité reste extrêmement élevée du fait de la profusion d'armes de guerres en circulation, l'assassinat de ce "moto-taxi" - de confession musulmane selon des témoins - a provoqué une explosion de violences, selon des habitants. Les tirs ont été suivis par des mouvements de panique des habitants alors que des forces internationales - des soldats de la force française Sangaris et de la mission de l'ONU - prenaient position dans ce quartier. En fin de journée, les tirs avaient très nettement diminué. Selon une source hospitalière, la plupart des victimes ont été atteintes par balle.
Des violences en baisse
Dans un communiqué, le gouvernement de transition a fermement condamné ces "violences inutiles qui interviennent à un moment où la Centrafrique en général et la ville de Bangui en particulier aspirent à la paix et à la sécurité".
Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion Séléka a plongé l'ex-colonie française, déjà très instable et l'un des pays les plus miséreux au monde, dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014, dont elle peine toujours à se relever. Le niveau des violences a depuis considérablement baissé. Mais des groupes armés sévissent toujours dans certaines parties du territoire et de très nombreuses armes de guerre circulent dans le pays et sont régulièrement utilisées pour des actes de banditisme.
Des élections présidentielle et législatives sont officiellement prévues avant la fin 2015 pour clore le cycle de violences. Mais l'organisation des scrutins a pris beaucoup de retard, rendant plus que vraisemblable un nouveau report des élections.
Flambée de violences en Centrafrique
Par Le Figaro.fr avec AFP 26/09/2015 à 21:15
Vingt et une personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessées samedi dans des violences interreligieuses à Bangui, capitale de la République centrafricaine, a-t-on appris de sources médicales. Il s'agit des violences les plus meurtrières depuis le début de l'année dans la ville, où des troupes françaises et des casques bleus de l'ONU s'emploient à maintenir la sécurité.
Les violences semblent avoir été commises pour venger la mort d'un jeune musulman dont le corps avait été retrouvé gisant dans la rue, ont rapporté des témoins. Des musulmans ont ouvert le feu dans un quartier majoritairement chrétien de la ville, où des maisons et des voitures ont été incendiées. Le quartier a été ensuite survolé par des hélicoptères de la Minusca, la force des Nations unies dans le pays.
La République centrafricaine avait sombré dans le chaos en mars 2013 quand les rebelles de la Séléka, en majorité musulmans, avaient pris le pouvoir, entraînant une riposte des miliciens chrétiens "anti-balaka" et une partition de facto du pays.
La France avait envoyé sur place plusieurs milliers de soldats fin 2013 pour tenter de ramener le calme. La force française Sangaris a aujourd'hui laissé la place à la Minusca.
Centrafrique : flambée de violences à Bangui, 10 morts
http://www.leparisien.fr/ 26 Sept. 2015, 19h36 26 Sept. 2015, 21h36
Dix personnes ont été tuées et 38 blessées, la majorité par balle, samedi à Bangui (Centrafrique). Une flambée de violences provoquée par l'assassinat samedi matin d'un conducteur de moto-taxi dans un quartier musulman de la capitale, où la criminalité est extrêmement élevée du fait de la profusion d'armes de guerres en circulation.
Le PK-5, un quartier majoritairement musulman du centre de la capitale centrafricaine, où ont éclaté les violences. fut déjà l'épicentre des massacres inter-communautaires de fin 2013 à début 2014. Cette fois, des tirs ont été suivis par des mouvements de panique des habitants alors que des forces internationales - des soldats de la force française Sangaris et de la mission de l'ONU - prenaient position dans le quartier. En fin de journée, les tirs avaient très nettement diminué.
Le spectre des tueries de masse de 2013 et 2014
Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion Séléka a plongé l'ex-colonie française, déjà très instable et l'un des pays les plus miséreux au monde, dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014, dont elle peine toujours à se relever.
Dans un communiqué, le gouvernement de transition a fermement condamné ces «violences inutiles qui interviennent à un moment où la Centrafrique en général et la ville de Bangui en particulier aspirent à la paix et à la sécurité». Le niveau des violences a depuis considérablement baissé. Mais des groupes armés sévissent toujours dans certaines parties du territoire et de très nombreuses armes de guerre circulent dans le pays et sont régulièrement utilisées pour des actes de banditisme.
Des élections présidentielle et législatives sont officiellement prévues avant la fin 2015 pour clore le cycle de violences. Mais l'organisation des scrutins a pris beaucoup de retard, rendant plus que vraisemblable un nouveau report des élections.
Regain de tension dans les 3ème et 5ème arrondissements de Bangui
http://www.radiondekeluka.org/ samedi 26 septembre 2015 14:07
Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans le 5e arrondissement de Bangui à la suite du regain de tension qui a eu lieu au KM 5 dans le 3ème arrondissement de Bangui.
A l'origine de ce brusque accès de violence, la découverte d'un corps sans vie d'un sujet musulman retrouvé dans les locaux de la Fédération Nationale des Éleveurs Centrafricains (FNEC), sis dans le 8e arrondissement, à proximité de l’Aéroport international Bangui M'Poko.
« Vers 8h 30 et 9 heures, des détonations des grenades et sifflements de balles ont commencé à retentir. Une voisine du quartier a eu une balle dans le ventre et tout le monde – femmes et enfants étaient en débandade. Des maisons, commerces et véhicules des particuliers ont été brûlés », a déclaré un habitant du quartier Bazanga dans le 5ème arrondissement joint par RNL.
En représailles, des tirs à l'arme automatique et l'explosion de grenades ont retentit dans le secteur. Les sujets musulmans mécontents se sont mis à incendier de nombreuses maisons de commerce, des maisons et des véhicules des particuliers emportant certains biens par la même occasion. Paniquées, les populations ont fui le secteur pour se mettre à l'abri, particulièrement sur les anciens sites des déplacés.
Un premier bilan donné par l'Hôpital Communautaire fait état de 20 blessés par balle et par coup de couteau, 3 corps inertes ont également été déposés à la Morgue dudit centre hospitalier.
Appel au calme
Le 2e conseiller de la mairie du 3e arrondissement, Amadou Roufaï, lance un appel au calme : "je demande à mes administrés du 3ème arrondissement de se ressaisir et de laisser la justice mener les enquêtes pour savoir de quoi il s'agit parce qu'on peut être manipulé des deux côtés - de la politique et ceux-là qui ne veulent pas la paix ".
Amadou Roufaï explique par ailleurs que "Cette situation est vraiment désastreuse. Nous sommes presqu'au bout de tunnel pour la paix et cette cohésion sociale. Mais le fait qu'on a amené un corps d'un musulman au niveau de la mosquée Ali Baboro a suscité un autre problème".
Contacté au téléphone, Dominique Saïd Panguindi, ministre de la Sécurité Publique et porte parole du gouvernement centrafricain, affirme que le mouvement de représailles de ces manifestants a été contenu par les forces de la Sangaris, de la Minusca, appuyées par la police et la gendarmerie nationale.
De leur côtés, les Antibalaka déclinent toute responsabilité dans les derniers mouvements survenus dans la Capitale centrafricaine. "Nous tenons d'abord à préciser que nous, ex antibalaka, avons solennellement décidé d'opter pour la paix. Par conséquent, nous ne sommes pas responsables des deux derniers événements et ne seront jamais responsables de quoi que ce soit qui tende à déstabiliser ce pays qui a tant souffert", a déclaré Sébastien Wenezoui, représentant des antibalaka au sein du gouvernement au cours d'une rencontre ce samedi avec les journalistes.
" Nous condamnons fermement cette bavure et ce désordre avec la dernière énergie et demandons aux auteurs de cesser immédiatement ces actes de violence inutile et de revenir sur la voix de la paix. Dans le cas contraire, nous contribuerons à aller les chercher, à les rendre à la justice pour décliner nos responsabilités car nous ne tolérerons pas qu'on salisse le nom des ex antibalaka qui sont des véritables patriotes", a-t-il ajouté avant d'inviter la population à la vigilance.
"Nous demandons à la population d'être très vigilante et de ne pas participer à des séries de manifestations néfastes qui visent des intérêts égoïstes et qui n'ont aucune raison fondée ", a conclu Sébastien Wenezoui.