Les autorités de la transition se sont exprimées publiquement; le Premier ministre, Mahamat Kamoun, a tenu une conférence de presse au ton très énergique
Le Premier ministre a fait de nombreuses annonces et il s’est surtout énervé. Enervé contre ceux qui pointent du doigt la responsabilité du gouvernement et des forces internationales dans les événements. A une question posée par un journaliste local, le Mahamat Kamoun a répondu vivement: «Vous croyez que l’on peut détruire volontairement les bâtiments publics, attaquer les gendarmeries, tuer nos compatriotes et mettre ça ensuite sur le dos de l’Etat?», s’est-il offusqué. «Ceux qui ont un intérêt à ce que le pays soit paralysé ce sont les groupes armés», a-t-il conclu.
Son constat est clair: «Il y a des dizaines de milliers de personnes déplacées, le processus électoral est à l’arrêt. Il va falloir relancer le pays». Et pour relancer le pays, justement, le gouvernement va renouer le dialogue avec l’ensemble de la société civile et politique.
Le Premier ministre a annoncé le renforcement des patrouilles des forces internationales, Minusca et Sangaris. Des forces internationales dont il a défendu l’action, alors qu’elles sont vivement critiquées par une partie de la société civile depuis ce week-end et le début des événements dans la capitale.
Vers un glissement des élections
En ce qui concerne les élections, ses déclarations ont été plus nuancées. Le référendum prévu le 4 octobre n’aura pas lieu. Il est évident que cette échéance ne pouvait être tenue. Il a également évoqué un éventuel glissement du chronogramme à début 2016, c’est-à-dire des élections, non pas avant la fin de la transition, mais éventuellement dans les tout premiers mois de l’année 2016. Il a affirmé que le gouvernement ferait quand même tout son possible pour que les élections soient organisées comme convenu, avant le 31 décembre 2015.