- Excellence Monsieur Guillaume Kigbafori SORO,
- Président de l’Assemblée Nationale, Parrain du premier colloque international d’Abidjan sur la Liberté de la Presse ;
- Mesdames et Messieurs les Ministres ;
- Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
- Mesdames et Messieurs les représentants des organisations internationales ;
- Monsieur le Gouverneur du District Autonome d’Abidjan ;
- Messieurs les Présidents des organes de régulation du secteur des médias ;
- Monsieur le Président du comité scientifique ;
- Mesdames et Messieurs les représentants des organisations professionnelles du secteur de la presse et des différentes composantes de la Société civile ;
- Mesdames et Messieurs les experts ;
- Distingués invités venus d’Europe et des quatre coins du continent africain ;
- Mesdames et Messieurs ;
C’est avec un réel plaisir que je prends la parole devant ce parterre de personnalités, à l’occasion de l’ouverture officielle de ce colloque international sur le thème : « la liberté de la presse en Afrique ; mythe ou réalité ? »
Mais avant tout propos, je voudrais saluer chaleureusement tous nos invités, venus de différentes contrées du monde pour assister à la cérémonie d’ouverture du présent colloque.
Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
D’emblée, il me plait de vous saluer avec déférence et de vous exprimer notre infinie gratitude, pour avoir une fois de plus accepté de parrainer ce tout premier colloque international d’Abidjan sur la Liberté de la Presse en Afrique, et ce, en dépit de votre calendrier particulièrement chargé.
Votre parrainage et votre présence effective à cet important rendez-vous du monde de la Presse, le rehausse et lui confère un cachet spécial.
Au demeurant, votre soutien ne nous a jamais fait défaut, vous qui avez marqué à jamais ce secteur, lorsque vous étiez Ministre d’État, chargé de la communication.
C’est pourquoi, au nom des professionnels des médias pour qui vous avez une affection particulière, je voudrais vous rendre un hommage appuyé pour votre prévenance de tous les instants à l’égard du Ministère de la Communication.
En effet, de nombreuses activités de mon Ministère ont été rehaussées par la présence distinguée de votre institution, soit à travers votre auguste personne, soit par le truchement de votre représentant. Il s’agit notamment de votre parrainage de la 8ème édition de la Journée Mondiale du Patrimoine Audiovisuel, des cinquantenaires de Fraternité Matin, de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) et de l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP).
Mais outre cet attachement affectif, vous avez le constant souci de bâtir une forte complémentarité entre les pouvoirs exécutif et législatif ivoiriens, sans que cela porte atteinte à l’exercice de leurs prérogatives respectives.
C’est pour toutes ces raisons que je voudrais vous réitérer mes remerciements déférents.
Mesdames et Messieurs,
J’associe à cette reconnaissance, les représentants de mes collègues Ministres et Ambassadeurs présents, sans oublier les représentants des organisations internationales et les partenaires qui ont bien voulu accompagner le Ministère de la Communication.
Il s’agit notamment du Port Autonome d’Abidjan, d’Orange Côte d’Ivoire, de la Pétroci, du Port Autonome de San-Pedro, du Conseil Café Cacao, de l’ISTC, de la RTI et des Ambassades du Royaume du Maroc et de l’Angola.
Enfin, je ne saurai vous oublier chers Journalistes et autres acteurs du monde de la presse africaine pour votre participation massive à ce colloque. Cette mobilisation traduit l’importance que vous accordez aux sujets à débattre, mais surtout votre soif de contribuer à l’émergence d’une presse africaine libre.
Ce grand rendez-vous des sommités du monde de la presse, faut-il le préciser, se déroule à un moment aussi sensible de l’histoire de notre nation.
C’est ici le lieu pour moi, de faire une adresse spéciale à l’attention du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, et du Premier Ministre Daniel KABLAN DUNCAN qui ont bien voulu autoriser la tenue du présent colloque international.
Honorables invités, Mesdames et Messieurs,
Tenir un colloque international sur la Liberté de la presse en Afrique en cette année électorale sur notre continent ne peut être qu’une opportunité fort intéressante. Aussi, le ministère ivoirien en charge de la Communication a-t-il pris l’initiative de celui qui nous rassemble ce jour, afin de faire partager par les professionnels de la presse les opinions des citoyens sur cette presse, mais surtout amener la presse ivoirienne en particulier à tirer les enseignements de la crise sociopolitique vécue par la Côte d’Ivoire, et ce, à la veille des élections présidentielles du 25 octobre prochain.
Mesdames et Messieurs,
Dans tous les pays du monde, l’action de la presse est diversement appréciée par l’opinion publique. Magnifiée ici, vilipendée là, elle ne laisse personne indifférent. D’une manière générale, c’est dans les pays du Tiers-Monde et singulièrement en Afrique, que la cohabitation de la presse avec les principaux pouvoirs, notamment exécutif, législatif et judiciaire, est souvent source de conflits. Cela découle de ce que le rôle moteur d’une presse libre n’est toujours pas bien perçu, ici et là dans ces pays encore confrontés au sous-développement.
Pourtant, les liens de causalité entre le développement d’une société moderne, dynamique et ambitieuse et une presse libre sont aujourd’hui partout visibles dans le monde.
Mesdames et Messieurs,
Il y a de cela 24 ans, soit le 03 Mai 1991, les journalistes africains lançaient la déclaration de Windhoek en Namibie, déclaration qui a jeté les fondations d’une presse libre et indépendante sur le continent. Cette Déclaration, déjà, mettait en avant l’importance d’une presse libre pour le développement et la préservation de la démocratie.
En effet, Robert Mahoney, directeur adjoint du Comité de Protection des Journalistes (CPJ) indiquait dans une déclaration faite devant les Nations Unies et je cite : «Une presse libre agit comme un chien de garde en scrutant l’action des pouvoirs dans les secteurs publics et privés. Elle fournit aux citoyens des informations indépendantes, sert de plateforme à l’expression culturelle, au débat politique et à l’émancipation des minorités. Les objectifs de développement qui ne tiendraient pas compte de cette réalité seraient dès le départ handicapés». Fin de citation.
En mai 2012 à Tunis, l’ancien Président du Groupe de la Banque Africaine de Développement, Donald Kaberuka abondait dans le même sens, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Liberté de la presse, devant près de 300 invités, membres des médias internationaux et de la société civile, en affirmant que : «La liberté de la presse et le développement sont liés. Vous en manquez un et vous passez à côté des deux ! Ce n’est que lorsque vous les membres de la presse êtes libres, transparents et responsables qu’il peut y avoir du développement » Fin de citation
Voilà pourquoi le besoin pressant d’une presse libre, indépendante et soucieuse du respect des nobles principes qui fondent le métier de journalisme se fait sentir, cruellement, dans la plupart des jeunes nations comme la nôtre.
Mesdames et Messieurs,
Aujourd’hui, notre pays se trouve, de nouveau, aux portes d’échéances capitales, à savoir la tenue de l’élection présidentielle d’octobre 2015. Si, en 2010, cela a suscité beaucoup de passion et d’incompréhension, au sein de nos populations, la presse sans être le pyromane qui a incendié tout le pays, a cependant alimenté les foyers de tensions.
Tout le long de la crise postélectorale, elle a arrosé la population avec des informations, bien souvent, tronquées, falsifiées à dessein, voire des informations manipulées, au mépris des règles de l’éthique et de la déontologie. Toute chose qui a contribué à radicaliser les positions des acteurs politiques de l’époque.
Après avoir failli une première fois, la Nation toute entière observe, encore, non sans raison, la presse ivoirienne avec une certaine dose d’inquiétude. Cette inquiétude se résume en une question cruciale : la presse ivoirienne saura-t-elle se hisser à la hauteur des enjeux de la présidentielle à venir ?
Et pourtant dès son investiture, le 21 mai 2011, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, s’est aussitôt investi dans le développement de son pays et des médias.
A titre d’exemple, dois-je rappeler que le Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) a financé à hauteur de 800 millions de FCA l’impression de 26 entreprises de presse privée durant 06 mois au cours de l’année 2014, toutes lignes éditoriales confondues en ont bénéficié, à savoir, celles proches du pouvoir comme celles de l’opposition .
Cette subvention a été l’un des principaux déclencheurs de l’application effective de la Convention collective de la presse et donc de l’amélioration des conditions de vie et de travail de nombreux journalistes ivoiriens.
En outre le FSDP a mis en place un Fonds de garantie pour le financement des projets des acteurs du secteur des médias.
De 2010 à ce jour, ce sont au total cinq milliards de FCFA qui ont été consentis par le FSDP pour appuyer l’ensemble des médias ivoiriens.
Enfin, au plan institutionnel, il convient de relever que la loi du 23 décembre 2013 relative à l’accès à l’Information d’Intérêt Public est entrée en vigueur le vendredi 12 Juin 2015, avec la prestation de serment des douze commissionnaires de la Commission d’Accès à l’Information d’Intérêt Public et aux Documents Publics, en abrégé CAIDP.
Pourquoi tant d’attention gouvernementale pour les médias ? La réponse ! Elle coule de source. Parce que l’objectif cher au gouvernement est de faire de la Cote d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Cela ne saurait se réaliser si les médias, ne jouent pas, pleinement, leur partition avec responsabilité et professionnalisme.
Travailler avec responsabilité et professionnalisme, c’est ainsi que les médias apporteront leur contribution, malgré la diversité des lignes éditoriales, au renforcement de la cohésion sociale, de la réconciliation nationale et de la paix.
Parce que les États et les groupes d’Etats qui, par des actions concrètes œuvrent pour l’émergence d’une presse forte, libre et démocratique se dotent, par la même occasion, d’un puissant outil de développement, au même titre que l’Education, la Santé, les Infrastructures routières, électriques et hydrauliques.
Ce propos de l’ex-Président tanzanien, Benjamin Mkapa, vaut sur le plateau de la Liberté de la Presse, tout son pesant d’or : « Le développement ne peut pas être imposé, il peut seulement être facilité, et à travers ses fonctions de "gardienne, de coordonnatrice et d’animatrice de la démocratie", la presse agit de façon positive sur les différentes dimensions du développement. Toute défaillance au niveau d’une de ces fonctions implique une réduction de sa contribution au processus de développement. Aussi, son efficacité dépend-elle de son indépendance, de sa qualité et de sa portée ». Fin de citation.
C’est la raison pour laquelle le Ministère ivoirien en charge de la Communication a pris l’initiative d’organiser ce « Rendez-vous du Donner et du Recevoir » sur la Liberté de la Presse en Afrique, en partenariat avec les différentes organisations de journalistes et celles des professionnels des médias.
Mesdames et Messieurs, honorables journalistes,
Le gouvernement ivoirien - que dis-je – tout le continent Africain attend de ce Colloque des suggestions et des recommandations pertinentes dont la mise en œuvre facilitera d’avantage l’exercice du métier de Journaliste et donnera plus de sens à liberté de la presse dont vous êtes les garants.
C’est sur cette invitation que je voudrais clore mes propos, tout en saluant, encore une fois, la tenue de cet important colloque, non sans avoir à nouveau exprimer notre infinie gratitude au Président de lAssemblée Nationale pour sa présence distinguée à nos côtés.
Je vous remercie !