Après dix jours de regain de tensions dans plusieurs quartiers de la capitale centrafricaine, les Centrafricaines et les Centrafricains ont repris ce jour le chemin du travail comme l’a souhaité le gouvernement de transition à travers les nombreux appels à la reprise faits à la radio et sur les téléphones portables. La peur au ventre, les travailleurs du secteur public comme du secteur privé ont marché pour certains et d’autres à bord de quelques rares engins roulants (moto, taxi et bus), veulent se conformer à l’une des composantes de la devise de la RCA : Travail.
Entretemps, les causes de cet incessant conflit restent intactes et intégrales, aucun iota n’a bougé même les textes et les engagements pris pour résoudre la crise en Centrafrique n’ont pas été fermes sur l’identité de ses responsables, les méthodes et les moyens qu’ils devaient employer.
Pour parler clair, les supposés fauteurs de troubles ont quitté l’espace (carrefour, artères etc.) occupé durant les dernières semaines afin de paralyser la ville, aux casques bleus de la Minusca avec lesquels ils se remplacent lorsqu’il y a conflit ou calme relatif dans le pays. Armes à la main, ils repartent, mijoté certainement d’autres crimes afin de les reproduire à une autre occasion. Sont-ils du marché de Pk5 dans le 3ème arrondissement de Bangui ou encore de Boy-Rab dans le 4ème arrondissement, forces internationales, autorités de la transition, population civile, tous en savent quelque chose.
Étant donné « les mêmes causes produisent les mêmes effets » et que la paix se construit lorsque la nation (dirigeants, population) dans son entièreté regarde dans la même direction, la paix est loin de revenir en Centrafrique. Devrait-on encore parler du désarmement forcé des groupes armés, de la véritable lutte contre l’impunité si après des mois de mis aux arrêts des présumés coupables, une maison d’arrêt comme la fameuse Ngarangba se vide en une fraction de seconde de son contenu? A-t-on mis fin à la proclamation de la théorie de la manipulation, du complot permanent contre la transition? Et si cette hypothèse était vraie, devrait-on en faire un cheval de bataille encore moins la raison d’être de notre gouvernement, de notre État? Quelque part, les Saintes Écritures ont dit que la malédiction sans cause n’a point d’effet », pourquoi alors tant de crainte de la haute sphère de l’État si l’on a géré dans les règles de l’art.
A défaut de la construction d’une paix véritable, de la renaissance du vivre ensemble, prennent racine la peur de perdre sa « petite » vie et la crainte de l’autre, tout cela engendre la psychose générale. Des continents à l’instar de l’Europe ont connu des périodes d’atrocités incomparables et dommageables mais ces mêmes moments ont permis de construire un avenir meilleur. Devant les réalités actuellement constatées en Centrafrique, l’on doute que ce vécu européen ne puisse s’avérer réel en RCA tant la propension vers l’intolérance et le « dents pour dents, œil pour œil » sont loin de nous quitter.
Les nations civilisées respectent les règles et se conduisent selon le bon sens.