Elle est la première à avoir recueilli les témoignages d’enfants disant avoir été violés par des militaires français en échange de nourriture. Gallianne Palayret, fonctionnaire de l’ONU, a rédigé l’an dernier un rapport accablant pour les soldats de l’opération Sangaris. La jeune femme révèle aujourd’hui à France Info que l’armée était au courant de ces accusations dès le mois de mai 2014.
Gallianne Palayret est officier des droits de l’homme pour l’ONU : son travail la conduit partout à travers le monde, et c’est la correspondante de France Info au Chili, Claire Martin, qui a pu recueillir son témoignage. Si Gallianne Palayret témoigne aujourd’hui, c’est parce qu’elle a obtenu des Nations unies le statut de “lanceur d’alerte” qui la protège et la rend libre de sa parole.
“Prévenir tout abus futur”
Nous sommes en mars 2014. La jeune femme vient d’arriver à Bangui. Très vite, elle est alertée par une ONG qui travaille sur le camp de déplacés de M’Poko, près de l’aéroport. C’est là, lui dit-on, que des enfants auraient été violés par des soldats en échange de rations de nourriture. Accompagnée de personnel de l’Unicef, elle rencontre au total six garçons, âgés de 9 à 13 ans. Les faits lui semblent graves. Gallianne Palayret veut “prévenir tout abus futur”.