Suite aux dernières violences qui ont fait 61 morts à Bangui, la justice a ouvert une enquête pour atteinte à la sûreté de l’Etat et incitation à la guerre civile contre les auteurs des récents troubles qui ont miné le pays.
Les violences qui ont dernièrement fait pas moins de 61 morts dans la capitale centrafricaine Bangui sont toujours dans l’esprit des Centrafricains. La justice centrafricaine a ouvert une enquête notamment pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et incitation à la guerre civile contre les auteurs des dernières violences à Bangui qui ont fait 61 morts, a annoncé mercredi soir le ministre de la Justice, Aristide Sokambi, dans une déclaration à la radio d’Etat. Selon le ministre, « devant des comportements flagrants, qui sont constitutifs d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, de complot, d’incitation à la guerre civile, à la désobéissance civile, à la haine, et de complicité, le gouvernement a instruit les autorités judiciaires compétentes, aux fins d’ouvrir une enquête à l’effet de rechercher et d’arrêter les présumés auteurs et complices ».
Il pointe également du doigt, des responsables politiques qui se sont réunis, d’après lu, pour réclamer une troisième transition afin de retarder le processus électoral prévu début octobre « et soutenir publiquement ces violences. Des officiers de l’armée, comme le capitaine Eugène Ngaïkosset, le lieutenant Olivier Koudémon "alias Gbangouma" ». Le ministre va même plus loin, accusant publiquement les officiers qui faisaient partie de la garde rapprochée de l’ex-président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la rébellion de la Séléka, d’être impliqués ouvertement dans tous les différents mouvements pour attenter à l’ordre établi.
La Centrafrique est toujours plongée dans le chaos malgré la présence des troupes françaises et la force de l’Onu, la Minusca. Les violences meurtrières qui ont dernièrement miné le pays ont éclaté le 26 septembre après l’assassinat d’un conducteur de moto-taxi musulman et s’étaient propagées dans plusieurs quartiers de la capitale avant que les forces armées présentent dans le pays ne parviennent à rétablir le calme.
Lors de sa visite lundi en France, le Président tchadien Idriss Deby a de son côté haussé le ton face à la situation en Centrafrique, appelant à la fin de la transition, exigeant la tenue d’élection avant la fin de l’année. « Cette transition doit s’arrêter, il faut une mauvaise élection (plus) qu’une transition chancelante. Donc que la communauté internationale trouve les moyens financiers nécessaires pour permettre à la transition de faire les élections avant la fin de l’année 2015 », avait déclaré le chef de l’Etat tchadien. Désormais la question est de savoir comment des élections vont pouvoir se tenir dans un pays toujours miné par la violence.