Un camionneur tué, un motor boy tué, des marchandises d’une valeur de 50 millions emportées. Le bilan de la dernière attaque de la milice centrafricaine à Boali-Poste est lourd
Une quinzaine de camions partis de Douala pour approvisionner Bangui en denrées alimentaires ont été attaqués et pillés dans la soirée du 06 octobre dernier à hauteur de Zuwa (250 km de Bangui) par des milices antibalakas qui ont tué au passage un chauffeur et fait plusieurs blessés, selon le président national du Syndicat national des Chauffeurs professionnels des transports du Cameroun (SYNCPROTCAM).
Dans une lettre adressée par le président national du Syndicat national des Chauffeurs professionnels des transports du Cameroun (SYNCPROTCAM) au ministre Secrétaire général à la Présidence, l’on apprend que «Mohamadou BARISSOU, chauffeur du camion immatriculé LTTR 284 SU a été tué par balle à Zuwa situé à 20 km de Yaloké dans l’escorte, devant les forces bangladaises de la MINUSCA». La missive évoque par ailleurs, la mutilation de Ilyassou ADJASSI, le motor boy du camion immatriculé LT TR 420 de la société STI. C’est à Beloko que les anti-balaka lui ont sectionné quatre doigts. Le chauffeur qu’il accompagnait le dénommé Idrissou a été roué de coups, mais a eu le temps de prendre la fuite, abandonnant derrière lui son véhicule dont la marchandise à bord d’une valeur de 50 millions a été pillé. D’après des voyageurs témoins de la scène, les casques bleus du contingent bangladeshi qui assuraient la sécurité du convoi n’ont pas pu s’opposer aux miliciens qui ont bénéficié de la complicité de certains villageois.
L’altercation a eu lieu au village Boali-Poste. Des dires de sources proches du centre de santé de cette localité, la population a pris fuite pour se réfugier dans la brousse. «Ces hommes armés ont réussi à piller un véhicule transportant des sacs de ciment et des tôles», a témoigné un agent de santé qui s’est aussi refugié dans la brousse. La même source explique, «Il a eu échange des tirs. Lorsque nous fuyions, certaines personnes étaient blessées, mais nous ne pouvions pas leur venir en aide, à cause des tirs». Le SYNCPROTCAM est monté au créneau pour dénoncer ces attaques qui risquent de replonger davantage le pays dans la crise. Il demande aux casques bleus et au gouvernement d’agir vigoureusement face à ces miliciens qui agissent dans l’impunité.
En août dernier, l’insécurité sur le corridor Bangui Douala avait provoqué une grève de deux semaines des camionneurs camerounais ainsi que de leurs homologues centrafricains.
Ce mouvement d’humeur avait provoqué une pénurie de produits de première nécessité à Bangui et fait grimper leurs prix. Il a fallu la signature entre les deux gouvernements d’un accord de sécurisation des convois par la Minusca pour permettre la reprise du trafic sur le corridor reliant Douala à Bangui.