Le ministre d’Etat à la Justice, Garde des Sceaux, Aristide Sokambi, a annoncé mercredi 7 octobre qu’une poursuite judiciaire sera ouverte contre les présumés auteurs des dernières violences dans la capitale. Selon le membre du gouvernement, les personnes ciblées ont adopté des « comportements flagrants qui sont constitutifs d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, de complot, d’incitation à la guerre civile, à la désobéissance civile, à la haine et de complicité ».
« Le Gouvernement a instruit les autorités judiciaires compétentes, aux fins d’ouverture d’une enquête à l’effet de rechercher et d’arrêter les présumés auteurs et complices pour qu’ils répondent de leurs actes », a déclaré Aristide Sokambi.
Selon le ministre de la Justice, alors que le Gouvernement recherchait une issue pacifique aux derniers évènements, ‘’voilà que les 27 et 28 Septembre 2015, trois événements majeurs viennent donner une signification à ces violences’’.
« D’abord, la déclaration de M. LAKOSSO Gervais, Conseiller National de Transition, se disant coordonnateur d’une plate-forme de la société civile dénommée ‘’Temps de Béa Africa’’, appelle la population à la désobéissance civile et demande à l’armée de se joindre à son mouvement pour s’emparer des destinées de la nation. En outre, il a incité la population à s’en prendre à la SANGARIS, à la MINUSCA et aux organisations non gouvernementales qui ‘’se pavanent’’, selon ses propres termes, dans notre pays », a expliqué le ministre.
Aristide Sokambi a ajouté qu’une marche organisée « sans autorisation préalable en compagnie des hommes armés, pour demander la démission du Chef de l’Etat de la Transition et du Gouvernement, dont l’objectif était de prendre le Palais de la Renaissance » a aggravé la situation.
« Il y a lieu de rappeler que la déclaration faite par M. LAKOSSO Gervais a été immédiatement suivie d’effet, car dans la même soirée des barricades ont été érigées et le lendemain, plusieurs ONG internationales ont été systématiquement attaquées et pillées, notamment l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM), la Croix Rouge Française, Première Urgence-Aide Médicale Internationale, Action contre la faim, Médecins du Monde, CORDAID, PAM, etc. », a développé le ministre pour justifier l’implication de Gervais Lakosso dans la dernière crise.
Pour le ministre, des officiers de l’armée, comme le Capitaine NGAIKOISSET Eugène, le lieutenant NGBANGOUMA Olivier, le nommé MOKOM et autres, ‘’recherchés par la justice centrafricaine pour divers crimes commis dans notre pays, se sont impliqués ouvertement dans tous les différents mouvements pour attenter à l’ordre établi’’.
« A cet effet, je lance un appel à témoins à tous, pour contribuer à l’identification des autres auteurs et complices qui ont volontairement endeuillé de nouveau notre pays. Appel est également lancé à tous les citoyens pour dénoncer sans délai aux autorités judiciaires les lieux de refuge ou de retraite de ces personnes », a lancé le ministre.
Cette déclaration intervient treize jours après les troubles qui ont paralysé la capitale. Le RJDH cherche toujours à avoir des réactions des personnes mises à cause par la justice Centrafricaine.