La plateforme pour la participation politique de la femme centrafricaine à la consolidation de la paix « G23 » persiste dans ses revendications. Dans un point de presse animé le 07 octobre 2015 à Bangui, la plateforme « G23 », membre du Groupe de Travail de la Société Civile qui a initié le « mouvement citoyen pour l’appropriation de la destinée du pays » exige le départ sans condition des soldats français de l’opération sangaris du territoire centrafricain. Elle exige également l’application par la MINUSCA de la résolution 2149 des Nations-Unies sur le désarmement même par la force les groupes armés.
« Solidarité – Action – Persévérance » c’est la devise de la plateforme ayant initié le mouvement « le Temps de Béafrika » au cours duquel un appel à la désobéissance civique a été lancé. Regroupant une vingtaine de femmes, le G23 montre sa position avant toute satisfaction aux trois points des onze (11) points de revendications. Après avoir demandé à l’assistance d’observer une minute de silence à la mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie dans les derniers évènements à Bangui, la présidente de G23 a exposé à la presse l’avis du mouvement avec le mot d’ordre d’appel à la désobéissance civique qui se poursuit. Cet avis est axé sur les trois point essentiels mais elle a mis l’accent sur le départ des soldats français de l’opération sangaris qui demeure, selon la plateforme, l’une des préoccupations de G23.
« La population en général et le « G23 » en particulier déplore le fait que le survol de la ville de Bangui par les hélicoptères de la SANGARIS est accompagné de tirs à balles réelles, occasionnant ainsi de victimes innocentes » a déploré Bernice OUANGO-NDACKALLA, présidente du G23 avant de rappeler que : « Le G23 tient à signaler à l’opinion internationale et nationale que ce comportement des soldats français n’est pas la première car si nos mémoires sont bonnes, ils ont procédé de la sorte dans le 6ème arrondissement en 1996 – 1997, tuant ainsi des pauvres civils qui fuyaient devant les soldats Tchadiens de la Mission de Suivi des Accords de Bangui en abrégé MISAB ».
Les casques bleus de la MINUSCA
De surcroit la demande du départ des soldats français de l’opération sangaris, le G23 a porté un regard critique sur l’inaction de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). La plateforme exige l’application du mandat des casques bleus à défaut leur retrait du territoire centrafricain. Lors des derniers évènements, le G23 a constaté, comme toute la population centrafricaine, la passivité des éléments de la MINUSCA au début de la crise.
« Nous dénonçons le fait que les éléments de la MINUSCA se réfugient toujours dans leurs engins blindés dès qu’il y a crépitement d’armes que ce soit dans la capitale ou dans l’arrière-pays » a martelé la présidente du G23.
Aussi, le « G23 » s’est dit étonner de l’invasion des prisonniers de la maison d’arrêt de NGARAGBA lors des derniers évènements, évasion dont la responsabilité est aujourd’hui attribuée aux FACAS alors que cette prison, d’après Bernice OUANGO-NDACKALLA, est sous la responsabilité des casques bleus.
Déploiement des FACA
La plateforme a exigé comme solution à la violence et au retour de la sécurité en Centrafrique le déploiement des Forces armées centrafricaines (FACA) sur toute l’étendue nationale. Le « G23 » déplore le fait que le redéploiement des Forces Armées Centrafricaines et leur réarmement se heurte à une méfiance voire un refus de la communauté internationale.
Par ailleurs, le « G23 » reconnaît que certains des militaires sont membres des groupes armés. La SELEKA a dans ses rangs des FACAS, les ANTIBALAKAS ont également dans leur rang des FACAS. Deux groupes de FACAS se retrouvent dans les ANTIBALAKAS, un groupe qui comprend les militaires qui ont dû prendre le maquis pour riposter face aux exactions de la SELEKA et un autre groupe constitué de militaires fidèles au régime défunt.
« Cet état de fait ne peut justifier la non réhabilitation de nos forces armées car dans une véritable armée rigoureusement bien organisée, il est facile de neutraliser les indisciplinés. Aussi, le G23 dénonce le fait que tous les militaires centrafricains soient condamnés à cause des agissements de certains d’entre eux », a déclaré Bernice OUANGO-NDACKALLA
Sur cet aspect, la présidente du G23 a fait savoir que les membres de la plateforme ont tenté de croire que c’est la non réhabilitation des FACAS qui favorisent la constitution de certains militaires en petits groupes de bandits car n’étant pas occupés.
« Le Gouvernement de la transition doit être un rassembleur et non l’auteur d’une politique d’exclusion » a-t-elle martelé.
Le G23 demande au Gouvernement de rassembler sans délai tous les militaires centrafricains afin de rassurer la population qu’un début de solution à sa sécurité est en route et qu’elle peut maintenant reprendre pleinement ses activités en toute quiétude.
Le « G23 » lance un appel pour l’arrêt définitif des violences et demande à la population de ne pas céder à la vengeance, d’éviter de prendre des risques tels que pénétrer dans les zones non sécurisées. La plateforme appelle la jeunesse à ne pas se laisser manipuler par les hommes et femmes politiques, de ne pas faire du suivisme, à protéger leur vie pour prendre demain la relève , à ’être des acteurs de la paix et de la cohésion sociale.
« Le G23 affirme que les Centrafricains ne sont pas un peuple violent mais c’est la cohabitation avec certains peuples violents qui a peu à peu transformé la nature du Centrafricain » a-t-elle ajouté.
Le « G23 » demande purement et simplement le départ de la SANGARIS.
Au Gouvernement
Pour G23 le gouvernement centrafricain doit s’engager à reconstruire les habitations détruites et à dédommager toutes les victimes de la crise, et e rassembler toutes les forces vives de la nation pour une concertation apaisement.
A la communauté internationale
Conformément au mandat du « G23 » qui est de promouvoir la participation politique de la femme à la consolidation de la paix, la plateforme demande à la communauté internationale de soutenir sous toutes les formes les efforts de la première femme Chef d’Etat en Afrique centrale, Catherine Samba Panza qui a hérité d’un pays, souligne-t-elle, en totale déconfiture.
Bangui, Eric NGABA Pour CNC