Les éléments de l’ex-coalition Seleka venus de la ville de Bria, les musulmans et peuhl de la ville de Bambari chef-lieu de la Ouaka, 385 kilomètres de Bangui, ont attaqué avant hier aux environs de 15h45minutes la Cathédrale Saint Joseph et l’évêché de Bambari, camp des déplacés.
Ils ont tiré des armes légères tuant vingt-deux (22) personnes et blessant plusieurs. Parmi les personnes tuées, il y’a des femmes et des enfants. L’information est confirmée au correspondant de DPA ce matin depuis Bambari via téléphone et sous couvert de l’anonymat par un gendarme et aussi des fonctionnaires qui s’y trouvent dans cette localité.
C’est la Croix Rouge locale qui est entrain de procéder ce matin au ramassage des corps et des blessés. Le chiffre de vingt-deux (22) personnes tuées est un bilan provisoire. Nous continuons de fouiller pour trouver d’autres corps, parce que la concession et l’intérieure de la cathédrale sont saccagées. A déclaré par téléphone un volontaire de la croix rouge locale au correspondant de DPA.
Un des prêtres témoin de cette attaque confirme au correspondant de DPA que « les assaillants (Seleka musulmans et peulh) ont mis à sac c’est-à-dire (pillé) la Cathédrale. Entre autres les objets pillés ; des motos, machines à coudre et tous les effets appartenant aux déplacés dont la plupart des fonctionnaires affectés dans cette préfecture. Aussi ils ont brûlé tous les véhicules des humanitaires se trouvant dans l’enceinte de la Cathédrale Saint Joseph de Bambari.
Difficile pour l’heure de joindre monseigneur Edouard Mathos, évêque de Bambari pour avoir sa version des faits. Mais la population de Bambari confirme que le monseigneur a décidé de rester sur place dans l’enceinte l’évêché qui est aussi saccagé dont les Seleka ont tué cinq personnes.
Aussi, les assaillants ont lancé des grenades dans la préciputaire (maison ou loge les prêtres) et l’abbé Marcelin LENGAPOU POUKRE, curé de la Cathédrale Saint Joseph est blessé. On ignore pour l’instant son état de santé.
Les bourreaux de cet acte malheureux qui endeuille plusieurs familles en ce moment, sont encore là dans la ville de Bambari. Ils circulent dignement (librement sans inquiétude) avec les motos, qu’ils ont pillés et aussi leurs véhicules sous le regard des éléments de la Sangaris et de la Misca (Gabonais et du Congo Brazza-ville) basés dans cette préfecture. A déclaré sous couvert de l’anonymat un instituteur qui se trouve dans le site (citée Mariale) des déplacés, 200 mètres des éléments de la Sangaris.
La même source ajoute que les assaillants ont promis attaqué dans les prochains jours la compagnie régionale de la gendarmerie de Bambari puis ensuite le camp des Sangaris pour installer leur autorité.
Certaines personnes qui ont observé hier de loin l’attaque de la Cathédrale Saint Joseph, ont déclaré que les Anti-Balaka ont voulu repousser les Seleka, les éléments de la Sangaris ont ouvert le feu sur ces derniers laissant le champ libre aux assaillants de pénétrer dans l’enceinte de la cathédrale.
C’est inadmissible, pourquoi les Sangaris avec tous les moyens qu’ils ont à leur disposition ne peuvent pas arrêter ces bandits ? Aujourd’hui, ils tuent des fonctionnaires et les pauvres villageois qui n’ont rien ; nous voyons claire maintenant la complicité des Français dans cette affaire. Ils veulent nous apporter la guerre civile. Mais Dieu est grand. C’est le constat de la population est aussi ce qui sort de la bouche de la population de Bambari dans les rues et partout.
Pour mémoire, Bambari est cette ville ou la Seleka avait installé son Etat-major après le congrès de Ndele. Etat-major piloté par un grand officier des Forces Armées Centrafricaines (FACA), le général Joseph Zodeko, qui jusqu’à présent ne s’est prononcé sur les raisons de l’attaque de la Cathédrale Saint Joseph et de multiples attaques des villages et de la Société Sucrière (NGAKOBO) dans la Ouaka. Attaques qui ont fait jusqu’à présent environ 150 morts et plusieurs blessés.
Selon nos informations proches de la Seleka, cette coalition cherche sa reconstitution par tous les moyens pour déstabiliser le régime de Bangui et briser le processus de paix dont aspire le peuple centrafricain. C’est pourquoi, ils lancent toujours des défis aux Sangaris et autres Forces Etrangères dans le pays.
Cette même source a déclaré à DPA que même la Minusca (Forces des Nations Unies) ne peut les arrêter dans leur plan de reprise du pouvoir
