Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires ont appelé mardi les bailleurs de fonds à contribuer davantage pour faire face à l’afflux continu et à la détérioration de la condition des réfugiés centrafricains.
En collaboration avec 16 autres agences humanitaires, le HCR a lancé mardi un Plan régional révisé pour l’aide aux réfugiés centrafricains. L’appel de fonds s’élève à 210 millions de dollars pour venir en aide aux réfugiés arrivant en nombre croissant dans quatre pays hôtes - le Cameroun, le Tchad, la République démocratique du Congo et le Congo - jusqu’à la fin 2014.
Ce nouvel appel de fonds est inférieur à celui qui avait été publié en avril et qui s’élevait à 274 millions de dollars. En effet, les prévisions sur les arrivées de réfugiés ont été revues à la baisse en RDC et les rapatriés au Tchad sont désormais exclus, contrairement au premier appel de fonds. Toutefois, les besoins ont augmenté au Cameroun, où arrive la majorité des réfugiés. Dans le plan régional révisé, la somme demandée pour les réfugiés centrafricains au Cameroun s’élève à 111 millions de dollars, soit presque le double de la somme initialement recherchée. Moins d’un tiers du Plan régional révisé est actuellement financé.
Plus de 357.000 personnes ont fui la République centrafricaine vers les quatre pays hôtes depuis l’éruption de la crise en décembre 2012. Ce nombre comprend quelque 160.000 personnes ayant quitté la République centrafricaine après l’intensification des combats entre l’alliance séléka et la milice anti-balaka en décembre 2013. Parmi les personnes ayant fui ces sept derniers mois - en majorité des musulmans - 118.000 d’entre elles se trouvent au Cameroun, 17.500 autres au Tchad, plus de 15.000 en RDC et 9000 au Congo.
Le plan révisé comporte des mesures renforcées pour aider les nouveaux arrivants, y compris la réception, l’enregistrement et leur transfert depuis la zone frontalière vers des sites de réfugiés, et la fourniture de services essentiels comme la nourriture, les soins de santé, l’abri, la planification de site, la distribution d’eau et les installations d’assainissement. Des mesures urgentes sont également nécessaires pour aider les réfugiés vivant hors des sites officiels, ainsi que leurs communautés d’accueil.
"Les nouveaux réfugiés montrent des signes de la violence brutale qu’ils ont fuie en RCA. Ils ont marché pendant des semaines dans la forêt avec très peu à manger ou à boire. En avril et mai, jusqu’à 40% de tous les nouveaux réfugiés, les enfants comme les adultes, souffraient de malnutrition", a déclaré le porte-parole du HCR, Babar Baloch, lors d’une conférence de presse à Genève. "Nous craignons que, pour certains enfants, il soit déjà trop tard".
Le porte-parole a souligné que les taux de malnutrition sont particulièrement élevés chez les nouveaux arrivants au Cameroun, où "plus de 60% des réfugiés sont des femmes et des enfants, avec un nombre élevé d’enfants non accompagnés".
Il demeure urgent de transférer les réfugiés hors des zones en proie à l’insécurité ainsi que des localités difficiles d’accès. Il faut également établir plusieurs sites de réfugiés pour assurer leur sécurité. Le début de la saison des pluies soulève des préoccupations quant aux sérieuses lacunes en termes de logement, de distribution d’eau, d’installations d’assainissement et pour l’hygiène.
Malgré les besoins croissants, la crise des réfugiés centrafricains demeure l’une des situations d’urgence les plus mal financées.