Les cultivateurs de la ville de Bangassou se plaignent du fait qu’ils n’arrivent pas à écouler leurs produits agricoles à Bangui depuis plus de deux ans. Cette difficulté est liée à la dégradation avancée de l’axe Bangui-Bangassou et l’insécurité qui perdure sur cette voie.
« De fois, on peut passer même un mois en route avant d’arriver à Bangui et à chaque barrière, les propriétaires des véhicules doivent verser une somme d’argent avant de passer. Même les commerçants de Bangui qui venaient le plus souvent pour acheter des marchandises n’arrivent plus chez nous à cause de ces problèmes », a témoigné avec regret Nadège Zimongo une commerçante de cette ville.
Un autre habitant a expliqué que la petite cuvette de manioc qui se vendait à 1.500F CFA se vend actuellement à 500F CFA. « C’est vraiment difficile, l’argent ne rentre même plus dans la ville. Rien n’avance. On ne fait que tourner surplace. Il arrive de fois où on n’arrive pas à évacuer nos produits, nous sommes obligés de solder sur les marchés hebdomadaires ou de les consommer » , regrette cette dame.
« C’était les bus de la société SONATU qui reliait régulièrement Bangui à Bangassou. L’insécurité et la dégradation de la route entravent la venue de ces bus à Bangassou. Même le personnel de l’État rencontre des difficultés pour se rendre à Bangui », a expliqué Omer, un conducteur bloqué à Bangassou depuis plusieurs mois.
Les marchés de Bangassou manquent aussi certains produits qui proviennent de Bangui. Cette situation provoque la hausse du prix de certains produits de première nécessité.
La population souhaite à ce que le gouvernement de la transition et les forces internationales sécurisent l’axe Bangui-Bambari ainsi que Bambari-Bangassou afin de permettre l’écoulement des produits vivriers sur les marchés de Bangui.
La saison pluvieuse vient encore compliquer la circulation sur cet axe vital pour l’économie du pays.