Rien ne va plus entre les autorités de la transition et les membres du groupe de travail de la société civile centrafricaine depuis les derniers évènements ayant conduit aux tentatives de déstabilisation du régime transitionnel. La présidente de la transition Catherine Samba Panza accuse le Coordonnateur du groupe de la société civile d’avoir contribué à la déstabilisation de son régime alors qu’il reçoit souvent, selon la présidente, des fonds de ses mains. Des accusions que Gervais Lakosso balaie d’un revers de la main et parle plutôt d’un acharnement visant à ternir son image, lors d’une conférence de presse tenue ce 20 octobre 2015 à Bangui.
Devant une vingtaine des journalistes, les membres du groupe de travail de la société civile centrafricaine accusés par les autorités de transition d’avoir contribué aux tentatives de coup d’Etat dernier ont fait une mise au point sur la situation. Lors de cette conférence de presse, Gervais Lakosso assisté par Valérie Blandine Danga, a précisé que le groupe de travail de la société civile mène ses activités en toute in dépendance avec l’appui de ses partenaires nationaux et internationaux. Sur les fonds évoqués par la présidente de transition, le Coordonnateur groupe de travail de la société civile a souligné qu’il n’a jamais reçu de l’argent à titre personnel d’aucune autorité de la transition.
« Aucun membre du groupe de travail n’a jamais reçu de l’argent à titre personnel de la présidence, ni du gouvernement. Surtout le Coordonnateur du groupe de travail, Sieur Gervais Lakosso n’a jamais demandé, ni reçu de l’argent à titre personnel de la présidente et du gouvernement. Nous mettons à défie quiconque peut prouver le contraire », a déclaré Gervais Lakosso.
Par ailleurs, Gervais Lakosso a indiqué que les décharges et rapports d’utilisations des subventions que le groupe de travail de la société civile a reçues de la part de la présidence de transition pour les forums de la société civile sont disponibles à vérifiés.
« Nous affirmons avoir reçu trois subventions de 3.000.000, de 2.000.000, et de 1.500.000 fcfa de la part de la présidence de la République pour le forum de la société civile en juin 2014, pour l’atelier stratégique du groupe de travail en novembre 2014 et pour le pré forum de la société civile en avril 2015. Les décharges et rapports d’utilisation de ces fonds sont disponibles et consultables », a-t-il précisé.
Les autorités de transition, très soucieuses du déclin de leur pouvoir de peur de ne pas le perdre, accusent tout le monde. Tous ceux qui sont suspectés d’avoir contribué aux tentatives de déstabilisation de pouvoir de Bangui lors de l’insurrection du 28 septembre dernier, sont aujourd’hui dans les tigres de la transition. Ils ont vu leurs comptes bancaires gelés, de surcroit la suspension de paiement de leurs salaires comme fonctionnaires de l’Etat. C’est le cas pour les membres du groupe de travail de la société civile que les autorités de la transition ont rendus responsables de tentatives de coup d’Etat à Bangui pour leur appel à la désobéissance civique. Ces derniers démontent toute implication liée aux derniers évènements dans la capitale.
Conséquence, des comptes bancaires bloqués en plus de la suspension du versement de leurs salaires, ils dénoncent cette machination. Les membres du groupe de travail la société civile ont affirmé qu’ils n’ont jamais été associés ni de loin ni de près aux actions politiques de déstabilisation ni à celles des groupes ayant choisi la lutte armée comme mode de revendication et d’expression.
« Nous nous étonnons de ce que le gouvernement de transition ne s’intéresse nullement aux auteurs des crimes imprescriptibles qui ont secoué le pays, ni aux chefs de guerre qui agissent ouvertement pour s’emparer du pouvoir par les armes et s’emploie par des méthodes d’un autre temps à traquer les organisations de la société civile et leurs leaders qui n’ont fait que jouer leur rôle citoyen », a martelé le Coordonnateur.
Evoquant la question de la concertation qui se poursuit au palais présidentiel où la présidente de transition échange avec une partie des forces vives de la nation, le groupe de travail de la société civile estime que cette concertation est loin d’être la bonne démarche, et c’est de nature, selon la société civile, à compliquer la situation surtout que la sécurisation et la protection de la population civile n’est pas à l’ordre du jour et ne connait pas, a-t-il poursuivi, de dispositions pratiques efficaces.
« Nous invitons le peuple centrafricain à ne pas céder aux manipulations de tous les ordres et de rester mobiliser pour continuer à revendiquer notre droit à la sécurité et au bien être », a-t-il conclu.
Eric NGABA