Lors d’une session du Conseil des affaires étrangères à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères ont insisté sur la nécessité d’assurer que l’ANE soit opérationnelle au plus vite
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) ont appelé mardi les autorités de transition et tous les acteurs de la République centrafricaine (RCA) à prendre les décisions politiques sans tarder pour le lancement du processus électoral, après la signature d’un décret sur l’organisation et le fonctionnement de l’Autorité nationale des élections (ANE) il y a un mois. Lors d’une session du Conseil des affaires étrangères à Bruxelles, ils ont insisté sur la nécessité d’assurer que l’ANE soit opérationnelle au plus vite.
Les ministres ont salué les chefs d’Etat de l’Afrique centrale pour leur concertation sur la RCA, accueillant favorablement l’annonce de la tenue d’un dialogue cette semaine à Brazzaville entre tous les acteurs de la transition centrafricaine en vue de progresser vers la paix et la réconciliation nationale. Ils ont demandé à toutes les parties prenantes à s’associer de manière responsable et constructive à ce processus pour aider la RCA à sortir de la crise.
Les autorités de transition de la RCA ont été encouragées à conduire des réformes structurelles nécessaires au développement économique et social inclusif et durable, à restaurer l’Etat de droit et à engager une réflexion stratégique sur un cadre national pour la réforme des forces armées et des forces de sécurité, en vue d’établir des forces républicaines, professionnelles et représentatives de la diversité des réalités centrafricaines.
Les ministres se sont engagés à maintenir une présence militaire de l’UE suffisante en RCA jusqu’à la fin du mandat de l’opération Eufor RCA, qui avait atteint sa pleine capacité opérationnelle le 15 juin dernier. Ils ont condamné la résurgence des violences dans différentes parties de la RCA, exprimant leur forte préoccupation sur "la dislocation du tissu social en RCA", ainsi que son impact humanitaire et ses conséquences sur les pays voisins.
Les chefs de la diplomatie des 28 ont rappelé l’attachement de la RCA à la cohabitation pacifique entre les différentes communautés et religions. Ils ont préconisé la poursuite du dialogue interconfessionnel, des initiatives de médiation et réconciliation entreprises par les leaders et chefs religieux pour rétablir la cohésion.
Toutes les parties centrafricaines ont été exhortées à respecter et assurer l’accès sûr et sans entrave des acteurs humanitaires aux populations. "La situation sécuritaire connaît des améliorations, notamment à Bangui et sur l’axe reliant la capitale au Cameroun, mais reste tendue dans d’autres parties" de la RCA, ont indiqué les ministres. Ils ont demandé à tous les groupes armés de cesser les violences contre les populations civiles, de libérer les enfants-soldats sans tarder et de mettre un terme au recrutement et à l’utilisation d’enfants.