Des tirs nourris ont retenti durant plusieurs heures dans plusieurs quartiers de Bangui jeudi, où des musulmans armés menaient des représailles après la mort de deux d'entre eux, a-t-on appris de source militaire.
Selon cette source, les corps de deux jeunes musulmans tués dans la nuit de mercredi à jeudi ont été découverts au matin dans les quartiers Fatima et Nzangoyen, majoritairement chrétiens, dans le sud-ouest de la capitale centrafricaine.
En réaction, "des musulmans armés du PK5 (le quartier musulman de la ville, Ndlr) ont mené des représailles contre les habitants de ces quartiers. Des tirs nourris ont duré plusieurs heures", a-t-elle ajouté, précisant que plusieurs maisons avaient été incendiées.
Par ailleurs, "plusieurs centaines de personnes avaient fui leurs foyers pour se réfugier dans l'église Notre Dame de Fatima, que les musulmans ont tenté d'attaquer, mais ils ont finalement été repoussés par la force onusienne (Minusca)" et un petit détachement des forces armées centrafricaines, a expliqué la source militaire.
Aucun bilan des violences n'était disponible dans l'immédiat, mais selon la même source, "il y a probablement des victimes", au vu de l'intensité des tirs. Les coups de feu avaient cessé en fin d'après-midi.
Le renversement en mars 2013 du président Bozizé par la rébellion Séléka a plongé l'ex-colonie française dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014.
Des affrontements fin septembre à Bangui avaient fait 61 morts et plus de 300 blessés avant que les forces internationales (Casques bleus et soldats français) ne réussissent à rétablir le calme.
Le niveau des violences a baissé depuis m ais les tensions intercommunautaires restent vives dans la capitale et de nombreux groupes armés continuent de sévir, ce qui a entrainé un nouveau report des élections dont le premier tour était prévu le 18 octobre.
Au moins sept personnes ont été tuées lundi et mardi dans des violences à Bangui, après l'agression de représentants d'une faction de l'ex-rébellion Séléka (à majorité musulmane) par des miliciens anti-balaka (essentiellement chrétiens), selon des sources gouvernementales et militaire.