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Bangui: la Croix-Rouge attaquée
Publié le samedi 31 octobre 2015  |  Journal de Bangui
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© Autre presse par DR
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
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Le 29 octobre dernier, à la tombée de la nuit, les coups de feu se sont tus. Mais la journée a été une nouvelle fois très tendue

Jeudi soir, le 29 octobre, des centaines de personnes ont passé la nuit sur des sites de déplacés dans les quartiers sud de Bangui ou à Bimbo, à la sortie de la capitale. Elles ont fui leurs maisons alors que des miliciens venus du PK5 tentaient une incursion dans les quartiers de Fatima et Kina, incendiant des habitations, avant d'être repoussés par la Minusca. Cette colère a été déclenchée par le lynchage de plusieurs musulmans en début de journée. D'autres personnes ont été assassinées en représailles. Mais impossible d'établir un bilan complet.

La Croix-Rouge centrafricaine a conduit vers les hôpitaux une vingtaine de blessés aujourd'hui. "Lors d'un de ces trajets, une de nos équipes a été violemment attaquée sur le pont Jackson. Nos trois membres ont été grièvement blessés, déplore le président de la Croix-Rouge centrafricaine Antoine Mbao Bogo. Ça devient quasiment impossible pour les humanitaires de travailler en Centrafrique."

La capitale centrafricaine est à cran depuis les violences qui ont suivi, lundi, l'assassinat de deux membres d'une délégation de l'UPC, une faction de l'ex-Seleka basée à Bambari, venus à Bangui discuter avec les autorités. L'UPC accuse le gouvernement de ne pas avoir protégé sa délégation et de n'avoir rien fait pour trouver les coupables ou récupérer les corps.

L'UPC en colère, le gouvernement calme le jeu

"Cette délégation est venue dans le cadre du dialogue et n’est pas venue armée. Ils ont été attaqués par des voyous et leurs commanditaires sont des lâches. L’UPC a demandé au gouvernement de faire toute la lumière sur ce qui s’est passé, de retrouver les deux personnes disparues et, au pire des cas, leurs cadavres", souligne Souleymane Daouda, conseiller politique de l'UPC.

Pour le porte-parole du gouvernement Dominique Said Panguindji, la délégation UPC s'était rendue à un rendez-vous ce matin là, sans prévenir les autorités. "La responsabilité du gouvernement ne saurait être engagée. C’est un acte de banditisme. Le gouvernement n’a pas été avisé de ce déplacement, sinon les mesures d’ordre sécuritaire auraient été prises, puisque ce secteur est réputé très hostile."

Depuis cet épisode, le cycle de violences et de représailles intercommunautaires s'est réenclenché à Bangui. Il pourrait gagner une nouvelle fois la Ouaka dont la capitale Bambari, est le QG de l'UPC. Le gouvernement compte jouer l'apaisement.

"Le gouvernement entend envoyer une mission à Bambari pour essayer de clarifier la situation et pour que d’autres violences ne puissent pas être exercées", assure le porte-parole du gouvernement. Un gouvernement qui dit avoir ouvert une enquête pour retrouver les auteurs des enlèvements et assassinat des délégués UPC, ainsi que pour retrouver leurs corps.

Par ailleurs, la présidence centrafricaine a annoncé jeudi un remaniement ministériel, suite aux violences qui se multiplient à Bangui depuis septembre. A la Défense, Marie-Noëlle Koyara est ainsi remplacée par Joseph Bidoumi, un militant des droits de l'homme, tandis que Chrysostome Sambi, général de gendarmerie, remplace à la Sécurité publique Dominique Saïd Panguindji, nommé à la Justice.
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