Au delà du débat-fleuve sur l’impuissance des Autorités de la Transition à contenir l’insécurité qui ne cesse de s’augmenter, il se passe des infamies au sein de la politicaillerie centrafricaine que nous ne pouvions plus continuer à couvrir d’un rideau blanc. Le manque de maturité de la classe politique Centrafricaine et surtout son indifférence face aux attentes de la population, ont de tout temps cousu le tricot rouge des multiples soubresauts en Centrafrique. A cause de la puérilité de certains leaders centrafricains et de leur indignité absolue, le pays est devenu de nos jours un cimetière à ciel ouvert. « Si la Centrafrique regorgeait de véritables Hommes politiques, le pays aurait déjà amorcé le chemin de la normalité. Hélas ! En Centrafrique, les intérêts des politiciens passent avant ceux du peuple … », murmurait un Diplomate africain au sortir d’une concertation panafricaine à Luanda sur le dossier centrafricain. Quoique les propos de ce Diplomate soient choquants, il serait souhaitable que l’on reconnaisse également la passivité de la classe politique centrafricaine dans la gestion de ce conflit armé. Certaines fines bouches de la sommité mondiale vont jusqu’à dire qu’il y’a une véritable pénurie d’Hommes politiques en Centrafrique. D’autres assènent qu’à défaut de vrais projets de développement, d’offres politiques adaptées aux défis contemporains et de vision d’avenir beaucoup plus prometteuse, la classe politique agite tout le temps une main déstabilisatrice pour grappiller constamment dans l’assiette de la Dame Centrafrique. Au moment où nous écrivons ces quelques lignes, les selekas du km 5 sont entrain de tuer, piller et incendier des maisons aux quartiers Kina, Fatima et Cattin en représailles à la tuerie crapuleuse de trois Centrafricains musulmans ce jeudi vers Kétégueré. Devant cette escalade de violence, on aurait souhaité que la classe politique réagisse d’une seule voix plutôt que d’inonder les sites en ligne et les quotidiens nationaux de communiqués souvent improductifs. Cet establishment aux abois doit comprendre qu’il est impérieux qu’il fasse bloc ensemble pour contrer l’obscurantisme qui s’installe dans le pays. Le peuple en a marre des concerts de Communiqués qui tombent toujours en cascade après des séries d’événements fâcheux. Il est temps que les politiciens se remettent en question, fassent une introspection, donnent le meilleur qu’il y’a en chacun d’eux, afin d’offrir aux Centrafricains une issue apaisée de la crise actuelle.
Responsabilité de la classe politique Centrafricaine…
Ulcéré par le nombre incalculable de crises à répétition en Centrafrique, le peuple manifeste de plus en plus une désaffection vis-à-vis de la politicaillerie centrafricaine. Presque tout le monde sait qu’il y’avait une main invisible de la classe politique centrafricaine derrière la disparition tragique du président Fondateur Boganda. Cette même classe politique a participé à la chute des régimes successifs en Centrafrique. Aujourd’hui, le pays compte plus de soixante partis politiques. Le nombre de partis politiques dépasse celui des sociétés nationales. S’il est vrai qu’ailleurs le but d’un parti politique est de conquérir le pouvoir, en Centrafrique, les partis politiques naissent dans l’unique but de manger à tous les râteliers. Certains politiciens centrafricains n’existent qu’à travers des postes nominatifs. A titre d’exemple, Monsieur Bedounga n’a jamais testé sa popularité lors des échéances électorales. Figurez-vous qu’il a plusieurs fois bénéficié des nominations dans le pays, malgré qu’il ne s’est jamais présenté au suffrage du peuple. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Surtout lorsque l’on sait que la plupart des politiciens pensent à tort et à travers que la politique est devenue un métier. Un autre exemple va certainement choquer plus d’un: En 2011, un Centrafricain de la diaspora française était candidat aux élections législatives dans la sous préfecture de Mala (Préfecture de kemo). Ce dernier est un habitué de tous les partis politiques « Mandja ». Ce qui revient à dire qu’il a sillonné tour à tour les partis politiques des défunts Malendoma, Ngoupandé etc…A l’époque des élections de 2011, il était dans le parti de Tiangaye. Dans un passé récent, il était le président Europe du parti de Michel Amine. Ces derniers jours, on le voit presque dans les états majors d’Elie Doté et Joseph Yakété. Ce « politimachin » reste et demeure le prototype attitré d’un establishment aux abois. En traduisant son nom en français, on obtient le mot « ethnie ». Vous comprenez pourquoi ce quidam tient temps à ses fondamentaux politiques. Alors la petite histoire raconte que Monsieur « Ethnie » était arrivé en grande pompe à Mala. Pendant sa compagne, il passait tout son temps à vanter ses mérites et parler de ses biens mobiliers et immobiliers en France. Très vite, il commença à irriter la grande partie de ses potentiels électeurs. Pour information, excepté l’Hôpital que le défunt Général Malendoma avait construit lorsqu’il fut premier ministre, les ressortissants de la sous préfecture de Mala n’ont presque rien construit dans leur ville natale. La ville ne dispose même pas de bureaux sous préfectoraux et notre candidat à la langue pendue n’a pas non plus de maison à Mala. Cela va sans dire que son discours de banlieusard bourgeois a sérieusement écœuré la population de Mala qui l’a sanctionné dans les urnes. Pour voiler son échec cuisant, Monsieur « Ethnie » crie à la mascarade électorale. Comme ci cela ne lui suffisait pas, il intègre le Front pour l’annulation des Elections(Fare) et manifeste à haute et intelligible voix son mécontentement. Monsieur « Ethnie » réussit en ces temps-là à manipuler l’opinion nationale et internationale. Hors, il savait intérieurement qu’il n’avait aucune chance de gagner les élections à Mala. Grâce à la plate-forme de contestation, il se rapprocha davantage de Tiangaye. C’est ainsi qu’il voulait vaille que vaille que le président du CRPS lui donne le poste de Directeur Général des Postes et Télécommunications quand il était encore premier ministre. Etant donné que son mentor lui a, semble t’il, fait un croc-en-jambe, il décida alors d’aller dans le parti d’un autre « mandja ». Cet exemple semble anodin mais il est la face cachée de la politicaillerie centrafricaine.
Il est vrai que les Hommes politiques centrafricains ne sont pas tous pareils mais lorsqu’un bateau chavire à cause d’une personne, la conséquence est la même pour tout le monde. L’heure est grave, la classe politique doit se lever comme un seul homme afin de trouver une réponse commune à cette crise qui n’a que trop durer. La Centrafrique ne trouvera jamais une issue pacifiée à travers ces multiples plates formes que les politiciens à deux balles créent à tour de bras dans le pays. Qu’on l’accepte ou pas, c’est une évidence: la Centrafrique est pauvre en hommes politiques visionnaires. Tels sont les mots contre les maux de notre société.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE