L’Afrique à la traîne en dépit des progrès dans la scolarisation
Le rapport 2015 sur les Objectifs de développement du millénaire (OMD) est venu refroidir l’enthousiasme de la 10e conférence économique africaine qui se tient à Kinshasa.
Ainsi, plus de 40% des africains vivent encore avec moins de 1,25 dollar par jour, seuil de l’extrême pauvreté, a fait savoir Takyiwaa Manuh, Directeur de la Division Politique de Développement Social du PNUD, qui présentait le rapport.
Si en 1990, l’Afrique et l’Asie du Sud présentaient respectivement 57 et 51% de taux pauvreté, l’écart est aujourd’hui net entre ces deux régions. Seuls 17% de sud-asiatiques sont sujets à l’extrême pauvreté contre 41% d’africains.
Néanmoins, l’Afrique a réalisé la meilleure progression dans la scolarisation des enfants passant de 52% en 1990 à 78% en 2012 soit, en chiffres absolus, une progression de 62 à 149 millions d’enfants inscrits au primaire.
Sur les disparités liées au genre, des progrès ont été aussi accomplis par les régions en développement avec un indice de 0,98 au primaire et au secondaire et 1,1 au tertiaire. Cela sachant que les ratios acceptables en la matière sont compris entre 0,97 et 1,3.
Quant à la mortalité infantile, elle a reculé de 45% au niveau mondial entre 1990 et 2013, passant de 380 à 210 morts pour 1000 accouchements. A noter que 86% de ces décès sont répertoriés sur le continent africain.
Autant de chiffres qui montrent l’ampleur du défi de l’Afrique pour passer des OMD aux ODD. Au delà de la mobilisation des grandes institutions de développement (la BAD débloquera 400 millions de dollars pour accompagner les Etats dans la mise en place de ces objectifs selon Issa Faye, direction de la division Développement Social de la BAD), la question du développement reste avant tout une affaire de vision et de leadership politique. C’est peut être sur cet aspect là que beaucoup de pays africains ont échoué.