Alors que la fin de la transition approche et que des élections doivent être organisées, la République centrafricaine (RCA) sombre dans le chaos. Des scènes de violence se sont récemment déroulées dans un quartier musulman, près du Pk5. Les assaillants ont brûlé des maisons, contraignant les populations à fuir leurs domiciles et à trouver refuge dans les quartiers sud de Bangui. Grâce à l’intervention des forces de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations-unies en République centrafricaine (Minusca), la situation a été maîtrisée.
Entre temps, le Conseil national de transition (CNT) a réagi à ces violences. Dans une déclaration rendue publique le 3 novembre courant, le Parlement de transition s’en est pris au gouvernement, accusé d’incapacité face aux violences récurrentes. Le gouvernement a une semaine pour réarmer les Forces armées centrafricaines (Faca). Pour la CEEAC, rien d’objectif ne saurait justifier ces actes qui sont à l’origine de plusieurs dizaines de tués et plus d’une centaine de blessés. Le secrétariat général de la CEEAC condamne donc «avec la plus grande fermeté ces agissements et invite à cet effet les autorités de la transition, les partis politiques, les groupes politico-militaires et les leaders communautaires à faire preuve de la plus grande retenue, à privilégier le dialogue et à éviter toute attitude qui contribuerait à attiser les tensions».
Les autorités de la transition sont invitées à faire montre de plus de solidarité et de cohésion, et à travailler étroitement avec les forces internationales pour faire cesser ces violences. A cet effet, le secrétariat général de la CEEAC «réitère ses félicitations aux forces internationales de la Minusca et de l’opération Sangaris, et les encourage à poursuivre avec détermination leur travail de sécurisation et de stabilisation de la RCA». Pour ce faire, l’organisation sous-régionale se dit prête à travailler aux côtés d’autres acteurs internationaux en vue d’un aboutissement satisfaisant de la transition et l’organisation d’élections crédibles et transparentes, dans les délais fixés par la XVIème Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement.
Malheureusement, il est clair que la CEEAC passe le plus clair de son temps à réagir face aux conflits qui germent partout dans la zone. Au final, sa voix est devenue presqu’inaudible et ses missions peinent à être véritablement accomplies.