Ils ont marché, les députés centrafricains! Pour crier leur dépit, clamer leur exaspération de voir leur pays se mourir. Leur concitoyens s’entretuer devant les yeux d’une communauté internationale rendue impuissante par ses contradictions et ses sempiternelles tergiversations. Hier, une trentaine de membres du Conseil national de transition (CNT), sont descendus dans les rues de Bangui comme de simples citoyens, pour manifester et dire, par ce geste symbolique, leur volonté de revoir les Forces armées centrafricaines jouer leur rôle dans la sauvegarde de l’unité et de la souveraineté nationales.
Immense tâche certes, mais la transition a tant souffert de l’incompréhension et de l’intolérance des populations et des autorités, que désormais, après avoir vu et apprécié les limites de l’Eufor, de la Minusca, et même de Sangaris, les parlementaires qui ont marché, exigent tout simplement le réarmement des Forces armées centrafricaines (Faca). Avec la certitude quasi ‘’gratuite’’ que le salut pourrait venir de là, pour mettre définitivement aux affrontements récurrents des Sélékas et Anti-Balakas.
A propos, bien que généralement opposés sur de nombreux sujets brûlants de la situation sociopolitique nationale, pour cette fois, la présidente Catherine Samba Panza et ces membres du CNT, sont sur la même longueur d’onde; tous favorables au come back éventuel d’une armée autrefois désorganisée et décriée.
Entre ces deux volontés politiques et la réalité du terrain, il y a des faits incontournables et, ce n’est pas l’ultimatum d’une semaine lancé par le CNT présidé par Alexandre-Ferdinand Nguendet, qui va faciliter les choses ou débloquer le régime d’embargo sur l’armement dont fait l’objet la Centrafrique. Rien à ce jour n’indique que la Communauté internationale aurait une autre lecture de la situation.
Conséquence, la marche des membres du CNT, quel que soit son bien fondé a très peu de chance de prospérer sur le terrain aride des antagonismes politico-religieux et militaro-ethiques qui rythment le quotidien incertain des citoyens centrafricains.
Maria de BABIA pour GCI