Le référendum porte sur un projet de nouvelle Constitution, prévoyant notamment une limitation à deux mandats présidentiels, qui avait été adopté par le Conseil national de transition centrafricain (CNT, parlement provisoire), le 30 août.
Le nouveau chronogramme des élections arrêté par l’ANE est le suivant: le référendum constitutionnel aura lieu le 13 décembre 2015. Le 1er tour de la présidentielle et des législatives est fixé au 27 décembre 2015 et le 2e tour aura lieu le 31 janvier 2016, a déclaré Julius Ngouadé-Baba, le rapporteur général de l’ANE, organe chargé d’organiser les élections.
Un deuxième tour est prévu le 31 janvier 2016, selon la même source. Ce calendrier électoral doit ensuite être entériné par un décret présidentiel. L’ANE a en outre invité les électeurs à se rendre dans les centres d’enregistrement où ils s’étaient inscrits en vue de vérifier leurs noms pour d’éventuelles corrections sur les listes affichées dans les centres de vote de Bangui. L’Autorité appelle au sens patriotique des populations pour protéger ces listes des actes de sabotage.
Après deux ans d’une transition chaotique, la communauté internationale - France en tête - faisait pression depuis des mois pour que les autorités de transition organisent d’ici la fin de l’année un référendum constitutionnel, et le 1er tour d’élections présidentielle et législatives. Objectif: mettre un terme formellement à la transition, et remettre enfin le pays sur les rails.
On est en situation d’organiser le premier tour avant la fin de l’année et le deuxième au début de l’année prochaine, a ainsi insisté lundi le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, en marge du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, affirmant que le recensement (des électeurs) est achevé. Ce n’est plus un argument de report.
Ces échéances ont été plusieurs fois repoussées ces derniers mois, du fait de l’insécurité persistante dans le pays. Elles se tiendront dans un contexte de tensions quotidiennes dans la capitale, après une vague soudaine de violences qui a éclaté fin septembre à Bangui.
Ces violences avaient éclaté le 26 septembre après l’assassinat d’un conducteur musulman de moto-taxi et s’étaient propagées dans plusieurs quartiers de la capitale avant que les forces internationales (Casques bleus et soldats français de Sangaris) ne parviennent à rétablir le calme.
Depuis, les affrontements entre miliciens anti-Balaka majoritairement chrétiens et groupes d’auto-défense musulmans ont provoqué plus de 70 morts et plus de 300 blessés. Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion Séléka a plongé l’ex-colonie française dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014.
Au moins une personne a encore été tuée par balle lundi à Bangui, et plusieurs maisons incendiées, au cours d’affrontements entre des musulmans et des miliciens anti-balaka, selon une source policière.