La mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) a reçu de nouvelles allégations d’agressions sexuelles commises par des Casques bleus dans le pays contre des femmes et des jeunes filles, dont plusieurs sont désormais enceintes, a rapporté mercredi un responsable de l’ONU.
"La Minusca a été informée aujourd’hui d’allégations concernant cinq femmes qui ont eu des relations sexuelles avec des Casques bleus.Trois d’entre elles ont moins de 18 ans", a précisé ce responsable, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat.
Une équipe de la Minusca se rendra jeudi à Bambari, dans le nord de Bangui, pour collecter des informations sur ces allégations qui impliqueraient des soldats de la République démocratique du Congo.
Deux des cinq femmes sont tombées enceintes après ces agressions qui ont duré plusieurs mois, a précisé le responsable onusien.
La Minusca a déjà été frappée par des allégations similaires d’agressions commises y compris contre des mineures.La plus jeune victime citée avait 11 ans.
A la mi-septembre, dix-sept cas d’accusations d’exploitation ou d’abus sexuels visant le personnel civil ou militaire de l’ONU en Centrafrique avaient été signalés à la Minusca.
Des soldats français de l’opération Sangaris sont aussi sous le coup d’une enquête pour viols d’enfants en Centrafrique.
C’est au moins la deuxième fois que des soldats de RDC sont accusés d’exactions dans une mission de l’ONU.En août trois jeunes femmes dont une mineure avaient accusé des soldats congolais de les avoir violées et Kinshasa avait promis qu’ils seraient traduits devant la justice.
Il revient à chaque pays de sanctionner ses Casques bleus responsables d’infractions.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avait qualifié ces abus de "cancer dans (son) organisation" et avait annoncé qu’il "n’hésiterait pas à rapatrier des contingents entiers" de Casques bleus s’ils commettaient des exactions et que leurs pays d’origine ne les sanctionnaient pas.
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