Au moins deux personnes dont un mineur ont été tués et plus d'une trentaine d'habitations de fortune incendiées dans la nuit de mercredi à jeudi. Des hommes armés assimilés à des Peuhls, mais non encore identifiés, ont attaqué aux environs de 2 heures du matin, le camp de déplacées de l'ancienne base des soldats français de l'opération Sangaris, situé à proximité de la résidence détruite du préfet de la Ouaka.
Le bilan de deux morts reste encore provisoire, mais la panique s'est installée au sein des populations, malgré les multiples patrouilles effectuées par les soldats onusiens.
Une habitante de Bambari, victime de ces violences, jointe au téléphone ce 12 novembre, explique les faits, « Nous avons été surpris aux environs de 2 heures par des tirs des Peuhls armés. C'était la débandade sur le site. Les enfants ont été abandonnés par les parents. Je suis mère allaitante. Blessée, j'ai eu 25 points de suture. Comment vais-je faire pour m'occuper de mes enfants ? Nous demandons au Chef d’État de Transition de trouver une solution rapide ».
La ville de Bambari est replongé à nouveau dans un cycle de violences depuis trois jours à la suite de l’attaque d’un véhicule de transport en commun par des hommes armés assimilés à des Antibalaka à la sortie de la ville sur l’axe Alindao ; attaque qui a fait au moins deux personnes décédées.
Nouvelle tuerie dans le 6e arrondissement
Nouvelle attaque contre les déplacés du site de la paroisse Notre Dame de Fatima dans le 6e arrondissement de Bangui. Selon le vicaire de ladite paroisse, Jonas Békas, quatre jeunes hommes déplacés sur ce site ont été pris à partie ce jeudi par des musulmans armés de Pk5. Deux des jeunes sont morts et un autre grièvement blessé.
Un acte que déplore le prélat. « Ce matin, nous avons été attaqué par ce groupe de musulmans dont on parle toujours. Certains de nos jeunes déplacés voulaient aller récupérer quelques effets à la maison, mais malheureusement ces musulmans armés ont tiré sur eux. Ils ont réussi à tuer un qui est tomber sur le coup, un autre est mort peu de temps après des suites de ses blessures. Un dernier grièvement blessé est au sein de la paroisse Notre Dame de Fatima », a indiqué le vicaire Jonas Békas joint au téléphone .
L'homme de Dieu demande par ailleurs aux autorités de la Transition de sécuriser ces déplacés. « On a toujours demandé qu'on déploie une force d'interposition pour sécuriser les quartiers environnant la paroisse Notre Dame de Fatima. Mais personne ne dit rien, personne ne fait rien. Tous les matins, les jeunes musulmans armés viennent. Pourquoi on les laisse tuer les gens gratuitement ? Je demande au Gouvernement d'avoir pitié de ces pauvres gens qui n'ont pas d'armes, qui n'ont rien et qui ont besoin de vivre », s'est-il lamenté.
Un mort dans le 3e arrondissement
Des échanges de tirs ont eu lieu entre des bandits armés et un groupe de musulmans de Pk5 ce mercredi au quartier Sarah dans le 3e arrondissement de Bangui. Un des bandits a été tué selon les témoignages au cours des affrontements avec des propriétaires du bétail.
« Des commerçants de bétail ont fait venir leurs bœufs de Bambari et les font paître vers Boeing. Compte tenue de la situation sécuritaire, ils les ont ramenés au quartier Sarah. Et c'est là qu'un groupe de malfrats venu du quartier Yassimandji les ont attaqué. Et donc il y a eu affrontement où l'un des malfrats a été tué. Une arme et trois chargeurs ont été récupérés », a expliqué un habitant de Pk5 qui appelle les uns et les autres à la paix, « Pour le moment, le calme est revenu et donc nous voulons la paix, mes frères, ce pays nous appartient, nous devons nous entendre pour le reconstruire, musulmans, non musulmans, nous sommes tous des centrafricains ».