La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) a indiqué avoir été informée de possibles cas d'abus et d'exploitation sexuels qui auraient été commis par des Casques bleus.
Suite à ces allégations, la MINUSCA a décidé de dépêcher sur place dès ce jeudi une équipe multidisciplinaire, dont fait notamment partie le commandant de la force onusienne, « pour enquêter sur ces faits, sensibiliser les troupes impliquées et prendre immédiatement des mesures préventives et disciplinaires », a précisé la Mission dans un communiqué de presse publié mercredi soir.
La MINUSCA a ajouté qu'elle prendrait « des mesures concrètes pour lutter contre l'indiscipline au sein de la mission ».
Le Représentant spécial du Secrétaire général en République centrafricaine, Parfait Onanga-Anyanga, a sévèrement condamné ces allégations et réitéré sa détermination à voir la justice examiner chaque cas et à ce que des mesures rapides et appropriées soient prises au cas où ces allégations seraient avérées.
Tout en reconnaissant le courage des troupes de la MINUSCA qui mettent leur vie en danger pour protéger la population civile centrafricaine avec des moyens limités et dans des conditions difficiles, le Représentant spécial a rappelé qu'il suffisait d'un seul incident pour ternir l'image des Nations Unies.
Il a regretté ces allégations « en dépit de la politique de transparence et de tolérance zéro et de tous les efforts de la MINUSCA pour prévenir, informer, enquêter et rendre des comptes ».
Selon la presse, des femmes et des jeunes filles qui auraient été victimes de ces viols seraient désormais enceintes. Une équipe de la MINUSCA devait se rendre jeudi à Bambari, au nord-est de Bangui, pour collecter des informations sur ces allégations.
Ces derniers mois, d'autres Casques bleus de la MINUSCA ont été accusés d'avoir commis des abus sexuels. Ces allégations ont conduit à la démission en août du précédent chef de la MINUSCA, Babacar Gaye.
En septembre, à l'occasion d'une réunion avec les pays fournisseurs de contingents aux missions de la paix de l'ONU, le Secrétaire général de l'Organisation, Ban Ki-moon, a annoncé une série de mesures visant à mettre fin aux abus sexuels commis par le personnel onusien déployé en mission sur le terrain.
Ces mesures qui, selon lui, nécessitent l'appui sans faille des Etats membres sont les suivantes : mieux sensibiliser le personnel aux mauvaises conduites avant son déploiement ; sélectionner systématiquement du personnel sans antécédents d'abus sexuels ; mener des enquêtes rapides et efficaces en cas d'abus et veiller à ce que justice soit faite ; imposer des sanctions financières aux auteurs ; renforcer l'assistance aux victimes ; et améliorer les rapports rédigés sur le sujet.