Ils sont environ 30.000 déplacés du site de Batangafo, au nord de Centrafrique, qui vivent dans un calvaire dù aux affrontPresque 10.000 personnes ont trouvé refuge dans la structure hospitalière de Batangafo mardi dernier, après des affrontements entre les Antibalaka et ex-Seleka qui ont provoqué plusieurs morts et blessés. Malgré l’intervention des forces de la MINUSCA, 700 abris du camp ont été brûlés à la suite de la flambée de violence et la peur s’est répandue au sein de centaines de familles déplacées qui ont cherché une protection dans l’enceinte des structures appartenant aux organisations humanitaires présentes dans la ville.
Les affrontements ont commencé après la mort de deux membres d’un même groupe armé aux alentours du camp de déplacés, occupé par près de 30.000 personnes. Les habitants du camp ont également déclaré que cinq autres personnes avaient trouvé la mort. Hier, les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) ont traité en urgence quatre blessés, dont un par balle, deux par arme blanche et une personne brûlée.
« Notre équipe tente de réorganiser la situation et regrouper les déplacés dans un même endroit », confie le responsable médical MSF en RCA, Pitchou Kasongo.
La recherche de protection de la communauté nationale à l’hôpital de Batangafo n’est pas un fait nouveau. Il y a un an, l’accroissement de la tension amenait des milliers de personnes à envahir l’enceinte sanitaire régulièrement.
“Nous espérons que les personnes déplacées vont respecter cet hôpital au sein duquel les équipes ont besoin de calme et d’espace. Le respect de l’intégrité physique et psychologique de nos patients et de nos travailleurs est essentiel », affirme la chef de mission MSF, Nuria Gonzalez
La tension constante à Batangafo entraine la population dans une situation de vulnérabilité exceptionnelle.
« La majorité des déplacés ne peut compter que sur une assistance basique et malheureusement, la présence d’acteurs humanitaires dans la zone est très limitée », regrette González.
La ville de Batangafo a subi plusieurs épisodes de violence pendant un an et demi. La ville était presque vide à la fin de l’année dernière, après que des attaques constantes aient forcé la majorité des habitants à abandonner leurs foyers et chercher protection dans le camp improvisé à côté de l’hôpital. Le climat de peur s’est installé dans la ville et la population fuit systématiquement à chaque incident violent.
A Batangafo, MSF gère l’hôpital général (165 lits) et apporte un soutien à cinq centres de santé complémentaires dans les localités alentours.
MSF travaille en RCA depuis 1997 et compte actuellement plus de 300 effectifs internationaux et plus de 2 000 employés centrafricains déployés dans le pays. MSF gère une quinzaine de projets en RCA et opère 6 projets d’urgence supplémentaires pour les réfugiés dans les pays voisins tels que le Tchad, le Cameroun et la République Démocratique du Congo.
Bangui, Eric NGABA Pour CNC