Les quartiers chrétiens voisins du KM5 continuent de se vider de leurs habitants sous les yeux des spectateurs de l’ONU et des complices locaux.Abandonnés par les autorités de la transition, les forces internationales, la classe politique et la société civile; les quartiers voisins du KM5 expérimentent une chasse aux sorcières de leurs occupants chrétiens majoritaires.
Les mercenaires tchado-soudanais et quelques extrémistes musulmans de plusieurs nationalités retranchés dans cette enclave, tuent, brûlent, pillent et rasent les mûrs des premiers occupants, lesquels commencent à jurer de ne plus y retourner même quand il y’ aura un jour la paix. Les districts de Kpètènè, Fatima, Béa Rex, une partie de Cattin, Gbatouri, Bazanga, Yakité, Ramandji viennent de rejoindre Kokoro, quartier Gbaya et Makombo dont les maisons entièrement détruites lors des évènements du 5 décembre 2013, sont restées inoccupées. Les derniers résistants des quartiers situés aux alentours du PK5 ont pris leurs jambes à leurs cous après les évènements de septembre, d’octobre et du mois de novembre en cours.
Si certains ont eu la chance de s’établir provisoirement chez des membres de leurs familles ou chez des connaissances dans d’autres quartiers, la majorité des nouveaux déplacés campent dans les sites de fortune insalubres et errent comme des bêtes sauvages.
Aussi paradoxale que cela puisse paraitre, les forces internationales restent de marbres devant cette carchérisation chrétienne. Selon des informations dignes, ces soldats d’occupation bénéficient de la complicité des politicards centrafricains et des principaux candidats à la présidentielle. « Ces derniers réduits au silence par l’occident, sont devenus des esclavagistes de leurs propres compatriotes chrétiens ou musulmans selon les circonstances »a déclaré un centrafricain révolté qui requiert un anonymat.
Comment comprendre que ces présidents des morts puissent restés silencieux lorsqu’on a égorgé à son domicile le vieux retraité Yawhilit qui a préféré repartir à Bangui alors qu’il se trouvait en France il y’ a deux mois ? A Cattin, à Fatima, Gbatouri, l’église baptiste de Kina et des maisons ont été détruites sans que cela n’émeuvent les forces « mortes » pardon vives de la RCA.
A Bazanga aucune autorité voire les présidentiables n’ont appelé la famille Tombidame, une des premières occupantes de ce secteur dont le beau patrimoine a été criminellement incendié, pour exprimer sa compassion.
Alors que la population attendait la fin de l’ultimatum d’une semaine décrété par NGuendet, le président du Conseil National de Transition afin de procéder au réarmement des Forces Armées Centrafricaines, la MINUSCA et la Sangaris dont l’efficacité a été mise en cause par la présidente a encore laissé faire les hors la loi du KM5.
Empêchés la semaine derrière par la MINUSCA au niveau du pont Jackson, alors qu’ils marchaient pour dénoncer les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent , les mercenaires musulmans se sont vengés sur les maisons des chrétiens. Ainsi presque toutes les maisons des chrétiens situées entre l’ancien cinéma Rex et le pont Jackson, soit des centaines de domaines ont été incendiés. Les familles Gomalala, Kombo, Wane, Balène, Roudil Nathalie, Adamalet et bien d’autres encore se retrouvent désormais sans abri.
Ce qui se passe en RCA ne s’est passé nulle part au monde. Pire, les politiciens qui étaient actifs sous le magistère de Bozizé ont tous perdu leurs langues. Tout se passe comme si ce chef d’État déchu était un roi en fuite et qu’on devrait punir sévèrement tous ses sujets qui sont restés au pays.
Tout porte à croire que l’ONU qui vient d’obtenir l’envoi prochain de 800 troupes supplémentaires cherche à s’installer en RCA de manière durable. Conscient qu’en associant les FACA dans les opérations de la pacification, ils auront des épines pour l’exécution de ce que les centrafricains qualifient de la mafia, la communauté internationale est de mèche avec les éternels acteurs usés de la politique centrafricaine. Sans foi, sans pitié, ils exposent leur peuple à la merci des mercenaires de la Séléka qui à force de gagner le terrain arrivera bientôt au palais de la renaissance. Nous sommes bien en Centrafrique, le pays de tous les paradoxes.
Wilfried Maurice SEBIRO