Une délégation gouvernementale centrafricaine a été envoyée à Yaoundé pour discuter avec les autorités camerounaises de l’enlèvement d’un missionnaire polonais résidant à Baboua, dans l’extrême-ouest de la République Centrafricaine, a annoncé le Premier ministre jeudi.
"Le gouvernement centrafricain est très préoccupé par cette situation", a déclaré en sango (langue nationale en Centrafrique) le Premier ministre Mahamat Kamoun devant le Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire du pays.
"Et puisque c’est à la frontière avec le Cameroun que les faits se sont déroulés, une délégation comprenant le ministre de la Défense, le sous-chef d’état-major et un cadre du ministère des Affaires étrangères, se trouve au Cameroun pour discuter avec les autorités camerounaises afin de trouver une solution", a-t-il indiqué.
Le père Mateusz Dziedzic, prêtre du diocèse polonais de Tarnow (sud-est), a été enlevé par des hommes armés qui ont indiqué ne pas vouloir de rançon, mais chercher à l’échanger contre un de leurs chefs détenu au Cameroun, selon la direction polonaise des OEuvres missionnaires pontificales.
Selon le ministère polonais des Affaires étrangères, les ravisseurs étaient des hommes du chef rebelle centrafricain Abdoulaye Miskine, et le missionnaire enlevé est "bien traité".
Miskine est un ancien allié de la rébellion de la Séléka, coalition rebelle à dominante musulmane, au pouvoir à Bangui de mars à décembre 2013. Il a été arrêté l’année dernière à la frontière entre le Cameroun et la Centrafrique, et est depuis lors détenu au Cameroun.
Son groupe, le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) a déjà été impliqué dans des enlèvements destinés à obtenir sa libération.