Trois civils ont été tués et un grièvement blessé dans de nouveaux heurts intercommunautaires qui ont éclaté à Bangui vendredi, a déclaré à l'AFP une source au sein de la force onusienne Minusca.
Selon cette source, "il y a eu des heurts vendredi au PK5 - quartier musulman de Bangui - qui ont entrainé trois morts et un blessé grave parmi la population".
A l'origine de ces violences, "des individus se réclamant des anti-balaka - milices à dominante chrétienne - ont attaqué un sujet musulman qui circulait à moto et l'ont blessé grièvement", a affirmé la source.
L'homme a ensuite "succombé à ses blessures, entrainant des représailles des musulmans qui ont ouvert le feu sur des habitants du quartier voisin de Béarex (majoritairement chrétien), faisant deux morts et un blessé grave", a expliqué cette source.
Ces tirs ont fait fuir des dizaines d'habitants des quartiers environnants, même si l'intervention de la force européenne Eufor-RCA a permis de ramener le calme, selon la même source.
La capitale centrafricaine a été le théâtre de nouvelles violences qui ont fait une vingtaine de morts, dont un casque bleu pakistanais et plusieurs dizaines de blessés depuis le 8 octobre.
Six éléments anti-balaka --milices majoritairement chrétiennes-- qui refusaient d'être désarmés ont été tués mercredi à Bangui lors d'échanges de tirs avec les forces internationales.
Ce sont ces milices qui ont paralysé la ville la semaine dernière, érigeant des barricades sur les grandes avenues, pillant et tuant des civils.
L'ancienne colonie française riche en diamants et en uranium a plongé dans un chaos sans précédent début 2013 avec l'arrivée au pouvoir des rebelles Séléka --majoritairement musulmans--, qui ont pillé le pays et l'ont placé en coupe réglée jusqu'à leur départ, en janvier 2014.
Les troubles intercommunautaires se sont poursuivis, avec notamment une impitoyable chasse aux musulmans menée au début de l'année par les milices anti-balaka.
Bangui, ravagée depuis un an et demi par de terribles affrontements, exactions et pillages, et vidée de la plupart de ses habitants musulmans, retrouvait un semblant de normalité depuis plusieurs semaines, avant que n'éclatent à nouveau ces violences.
Les commerçants musulmans contraints à l'exil forcé au Cameroun et au Tchad voisins, avaient même commencé à revenir s'installer par petites vagues au PK5, la dernière enclave musulmane de la ville, où ils vivent souvent retranchés, sous la protection des forces internationales.