La présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, a fixé au 15 février prochain "la fin de la transition" censée déboucher sur l'organisation d'élections dans ce pays qui vit une crise sans précédent depuis un an et demi.
Cette annonce intervient au terme de consultations avec "les forces vives de la nation" visant à apaiser le climat après la flambée de violences qui a secoué Bangui pendant dix jours, faisant plus de vingt morts.
"La présidente voudrait rappeler aux partis politiques (...) sa volonté d'ouverture et sa détermination à préparer le pays vers la fin de la transition, qui pour elle se termine le 15 février 2015", a déclaré à la radio d'Etat la porte-parole de la présidence, Antoinette Montaigne.
"Elle demande à ce que la communauté internationale prenne acte (...) et propose dès aujourd'hui toutes les possibilités d'action pour que le dialogue qui était prévu (entre les groupes armés) se fasse rapidement et que les activités pré-électorales se fassent", a affirmé Mme Montaigne.
Pendant trois jours, la présidente a notamment rencontré des groupes politiques, l'ex-coalition Séléka - majoritairement musulmane, qui avait pris le pouvoir en 2013-, et les miliciens anti-balaka -qui avaient mené une impitoyable chasse aux musulmans après la chute de la Séléka au début de l'année, et ont été en pointe dans les violences de ces derniers jours.
Il s'agissait, selon le Premier ministre Mahamat Kamoun "de réaffirmer sa volonté de conduire la transition dans un climat apaisé, et sa détermination à conclure dans les meilleurs délais cette parenthèse de l'histoire politique de notre pays par l'organisation d'élections".
Si le calendrier de la transition prévoyait bien des élections générales en février, aucune date précise n'avait encore été évoquée jusque-là.
Mais de nombreux observateurs estiment que les conditions sont loin d'être réunies, avec des flambées de violences qui secouent encore régulièrement Bangui et une économie ravagée par des mois de conflit, le pays vivant sous perfusion de l'aide internationale.
La présidente Samba Panza, au pouvoir depuis janvier et de plus en plus critiquée pour sa gestion des deniers publics -suite à la disparition présumée de plusieurs millions de dollars de dons-, a déjà affirmé à plusieurs reprises qu'elle ne serait pas candidate à la présidentielle, conformément aux dispositions de la Charte constitutionnelle de transition.