Des jets de gaz lacrymogènes, des explosions de grenades et des tirs d’armes automatiques ont été entendu pendant plusieurs heures ce lundi à au quartier Fatima dans le 6e arrondissement de Bangui.
A l’origine une opération de démantèlement par la Minusca des barricades érigées sur l’avenue Cemac, entre le lycée de Fatima et le quartier Annabelle.
Cette opération de grande envergure avait démarré aux environs de 6 heures du matin. De gros moyens ont été déployés par les casques bleus pour démolir les barrières. Deux hélicoptères ont été mis à contribution avec au sol des véhicules blindés. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour faciliter l’ouverture de l’avenue.
Réticences de la population
Non loin du quartier Annabelle, l’opération s’est heurtée à la résistance d’une foule hostile au démantèlement. La population a manifesté avec un concert de casserole à quelques dizaines de mètres des soldats de l’ONU.
« On a érigé ces barricades par rapport à notre protection parce qu’on a vu qu’on est abandonné à notre triste sort, raison pour laquelle on s’est organisé. Il y a des concitoyens qui viennent tous les jours dans le quartier tuer des gens. C’est un avant garde. S’ils enlèvent ça, c’est fini pour nous. Si c’est la cas, qu’ils créent une base dans le secteur pour assurer notre sécurité », explique un habitant de Fatima sous couvert de l’anonymat. Le témoin estime qu’il n’est pas normal d’user de la violence pour régler un problème.
Joint au téléphone, le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro, promet faire la lumière sur les enjeux de cette opération.
Aux dernières nouvelles, toutes les barricades ont été réinstallées par les manifestants.
RNL