Les tenants des pour et des contre affutent leurs argumentations.
Et chacun avec moult explications et justifications plausibles.
Ce qui en fin de compte ne fait que ressortir, le vrai problème de la Centrafrique, la totale dérégulation et “liquéfation” de ce pays depuis 3 ans.
Comme Jeffrey Hawkins le nouvel ambassadeur américain à Bangui le déclarait récemment : “Un pays a besoin de son armée”.
Par ailleurs, les états de transition politique ne sauraient perdurer.
De telles dispositions, par définition sont provisoires, et n’ont pas vocation à s’éterniser.
Un pays vivant sous un régime de transition est politiquement comme suspendu dans le vide.
A l’évidence, celle en cours en RCA est pour x raisons, devenue très vite bancale et inefficace.
Elle fut mise en place aux forceps pour régler des confusions politico-militaires, et ce fut pire.
La présidente nommée par le Conseil National de Transition, entité issue des imbroglio Séléka, celle sur qui lors de son intronisation au Palais de la Renaissance portait les espoirs fous de tout un peuple, a finalement déçue à hauteur de ces mêmes espoirs portés sur elle.
Avait-elle les épaules pour gérer une situation si apocalyptique ?
Le chercheur français Roland Marchal, tout comme Thierry Vircoulon Chercheur et directeur de l’International Crisis Group (ICG), estiment tous les deux qu’en l’état actuel des choses, “aller aux élections, c’est courir le risque d’une descente aux enfers”.
Dieudonné Kombo-Yaya, président démissionnaire de l’A.N.E, la structure en charge de préparation de ces élections déclarait en Mai dernier : « Tenir les délais prévus, cela me paraît assez difficile pour ne pas dire impossible »
A l’inverse, et pour des raisons plus françaises que centrafricaine, la France, par la voix de son président François Hollande, d’estimer que tout concoure au mieux en RCA pour des élections rapides.
Aux uns comme aux autres, le proche avenir tranchera.
En espérant que la période électorale constituera une espèce de ‘Pax Romana’ dans le pays, même si les choses n’en prennent pas du tout le chemin.
En vérité, dans cette affaire, personne n’a demandé aux centrafricains leurs avis sur toutes ces agitations.
Le pays étant sous tutelle, son destin ne se décide pas à Bangui, mais à Paris et à New York.
Le grand défi du mois à venir sera, à n’en pas douter, la crédibilité de ces élections, étant entendu que, il sera quasiment impossible de contrôler le bon déroulement des votes, surtout en province, et que surtout près de la moitié des électeurs auront bien du mal aller voter, en ces temps d’insécurité permanente.
Ce qui pourtant semble ne passionner personne, c’est “L’APRES ELECTIONS“.
La question a pourtant sens, car serait bien niais ou naïf, qui penserait que tout ira bien une fois les élections tenues (si elles ont bien lieu).
L’EPINE FACA
Problème beaucoup plus simple à cerner.
Qu’il faille remettre les FACA en selle, c’est une évidence.
mais les réinstaurer maintenant, et sans précaution, serait une très grave erreur.
Nombre de voix déjà d’avertir que ce serait donner des treillis à des criminels.
Etant entendu que nombre de ces anciens FACA ont tourné casaque pour faire le coup de feu avec les Anti-Balaka.
L’agitation d’Alexandre N’Guendet le président du CNT sur le sujet, en passant, est un peu vaine et stérile. Juste une confusion de plus dans la confusion.
La Centrafrique a besoin d’une vraie armée républicaine, multi-ethnique et apolitique. Ce qui jusque là n’a jamais été le cas dans ce pays.
Dès lors, ce serait une première que la chose se fit.
L’idée de remettre les militaires en place n’est pas inopportune.
Le pays étant plongé dans une guerre civile larvée, une telle structure eut été utile, surtout pour combattre les bandes armées incontrôlées, semant mort et destruction, et en toute impunité.
Mais du côté de l’ONU, ayant décrété un embargo sur les armes, les casques bleus de la MINUSCA suffisent pour le moment.
Le sujet reste donc en suspens et crée des mécontents.
LNC