Des miliciens anti-Balaka et des rebelles ex-Séléka se sont livrés ces derniers jours à des violences dans le centre de la Centrafrique, faisant au moins sept morts et plusieurs blessés, a fait savoir lundi la gendarmerie de Bambari, chef-lieu de la préfecture de Ouaka.
Ces violences sont survenues dans les environs de Kouango, ville située également dans la préfecture d’Ouaka. Selon la gendarmerie de Bambari, des hommes armés se réclamant de la milice anti-Balaka s’étaient mis en route pour Kouango le week-end dernier. C’est alors qu’ils ont fait halte dans les villages de Bangao et Bomballa, où ils ont froidement tué cinq personnes qu’ils soupçonnaient d’avoir collaboré avec les rebelles Séléka, ennemis jurés des anti-Balaka. Ils ont également incendié plusieurs maisons de ces villages, et pillé les habitants dont un grand nombre ont dû prendre la fuite vers la RDC voisine.
Plus tôt dans la semaine, dans un autre village située sur la route de Kouango, des rebelles Séléka avaient « exécuté en public deux jeune hommes sous l’accusation d’appartenance à la milice anti-Balaka », ajoute la gendarmerie. Ils s’en sont pris ensuite à d’autres personnes, qu’ils ont pourchassées, les obligeant à s’enfuir également vers la RDC.
La localité de Kouango est située sur le fleuve Oubangui, de l’autre frontière de la RDC, pays ayant accueilli ces dernières années des milliers de réfugiés centrafricains. Cette localité constitue également l’un des fiefs de la Séléka, groupe rebelle ayant renversé en mars 2013 le président François Bozizé, et déclenché par là même la crise qui secoue actuellement la Centrafrique.
La crise dans ce pays, marquée par des violences intercommunautaires opposant notamment les Séléka (majoritairement musulmans) et les anti-balaka (majoritairement chrétiens), est l’un des conflits les plus sanglants de l’histoire de la Centrafrique.