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Le Pape François, la Centrafrique et les élections
Publié le lundi 23 novembre 2015  |  Les Plumes de RCA
Le
© Autre presse par DR
Le pape François
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« Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! »
(Saint Mathieu, Évangéliste)

Habemus papam ! Nous avons un pape !

Pour au moins 24 heures, du 29 au 30 novembre prochain, les Centrafricains, « peuple choisi parmi les peuples d’Afrique pour être ami de Dieu », accueilleront à l’occasion de sa visite pastorale – et non moins politique – en « Terre promise » de Centrafrique, le Souverain pontife François, « un homme dont la seule présence vaut tous les meetings électoraux » (François Soudan).

« Lorsque l’idée de cette tournée africaine a filtré des murs du Vatican il y’a un an, nombre de chefs d’Etat ont activé leur lobby romain pour attirer chez eux…le pape des démunis et des sans – voix ». Aussi, qui aurait cru que la RCA dont les dirigeants ne brillent ni par la bonne gouvernance, ni par leur comportement personnel, et moins encore par un « activisme » diplomatique reconnu, ferait alors l’objet d’une aussi grande sollicitude et d’une attention tout à fait particulière de la part du Vatican ? Et autant le dire tout de suite, si ceux qui ont tout à « perdre » de cette visite, ainsi que la France qui se montre si curieusement prudente, continuent d’agiter et de se servir du « défi sécuritaire » comme argument de poids pour – n’ayons pas peur des mots -, torpiller et faire échec à l’étape centrafricaine de la tournée africaine du pape, il est tout de même surprenant- une fois de plus -, de remarquer le peu d’engouement et l’absence de signes de bonne volonté qui prouveraient la détermination des leaders politiques, de faire aboutir absolument le projet papal.

C’est pourquoi, il convient à juste titre, de reconnaître et faire mention ici du dévouement extraordinaire et de l’espérance convaincue d’un homme politique de qualité ; de saluer les efforts et l’engagement personnel de ce compatriote et patriote ; de rendre un vibrant hommage à cet ancien chef de la diplomatie centrafricaine, ancien ministre d’état et aujourd’hui candidat à la présidentielle ; je veux nommer Karim Meckassoua, car c’est de lui qu’il s’agit, qui a bien voulu prendre sur lui, la responsabilité d’effectuer un pèlerinage de quelques jours – du 10 au 13 novembre 2015 -, à Rome, où il a pu plaider avec bonheur et succès, auprès des plus hautes autorités du Vatican, en particulier le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, la cause de la venue du Pape François en RCA. Depuis son retour à Bangui, il ne se passe plus aucun jour, sans que Karim Meckassoua, s’active à préparer ou à s’informer auprès de ses compatriotes engagés, des détails des préparatifs de l’accueil du Pape. Pour lui, on ne peut pas à la fois, soutenir et vouloir à tout prix les élections, et ne pas prendre la mesure du déroulement de celles-ci, à travers le voyage du Pape. Ce n’est guère là une affaire de croyants ou de non-croyants, de musulmans, catholiques ou protestants, de bahaïe ou kimbanguistes, d’athées ou d’animistes. C’est simplement de foi en la République dont-il s’agit.

Quand le jour viendra, le peuple centrafricain si fier et si fidèle, saura en retour se souvenir et reconnaître dans les urnes les siens .

Alors, que les hommes et les femmes de peu de foi veuillent se rassurer !
Notre pape, le Pape François, foulera bien de ses pieds, inch’allah, le sol du pays qu’il s’est choisi. Et cela a encore été confirmé hier jeudi 19 novembre 2015, par son porte-parole :

« Le pape François « ne se laisse pas conditionner » par les craintes de violences en République Centrafricaine, et a maintenu toutes les étapes de sa visite prévue à Bangui la semaine prochaine ».

Alors, « catholiques, protestants, musulmans, Centrafricains du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest, de Bangui et des rives de notre fleuve nourricier » – dixit K.M -, tous ensemble unis, nous peuvons déjà psalmodier ces versets de la bible:

« Chantez au Seigneur un chant nouveau,
Car il a fait des merveilles;
Par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire. » (Psaume 97)
« Louez le Seigneur du haut des cieux,
Louez-le dans les hauteurs.
Vous, tous ses anges, louez-le,
Louez-le, tous les univers. » (Psaume 148)

Mais quelle divine coïncidence a donc placé au cœur de l’actualité nationale, la visite du Pape et les élections centrafricaines, et pour quel message aux Centrafricains ?

Il faut le reconnaître et le souligner, plus qu’une simple visite, le Pape François en RCA, c’est avant tout une véritable déclaration d’amour aux Centrafricains. Ainsi, « L’objectif du pape est de manifester sa proximité à un peuple qui souffre, et c’est pourquoi il consacre la première étape de son séjour à Bangui à un camp de réfugiés », a souligné le père Federico Lombardi dans une conférence de presse. »

Par ailleurs, si « le pape désire ce voyage, il veut encourager ceux qui depuis des années à Bangui s’efforcent de contribuer à la paix« . La paix dont la RCA a tant besoin, la paix pour permettre aux Centrafricains d’aller très nombreux remplir leur devoir de citoyens, et voter pour l’homme qui saura donner corps et vie, poursuivre et concrétiser le message de paix et de réconciliation du Pape.

A la vérité, la venue du Pape à Bangui, est pour chaque Centrafricain, une raison supplémentaire mais fondamentale, de renouer avec l’espoir et de retrouver le chemin de l’espérance. Pour la RCA, dans les circonstances actuelles, c’est le plus sûr moyen de jauger la mesure de son aptitude et de sa vitalité électorales. Au contraire, toute annulation – même in extremis – du voyage du Pape, serait le plus mauvais signe adressé à l’organisation des prochaines consultations, et donc au changement et à l’évolution de la situation en RCA. Cette dernière hypothèse, confirmerait très expressément, la thèse de l’impossibilité de contenir les violences qui servent de prétexte depuis des mois, à retarder les échéances tant attendues.

Dès lors, comment ne pas relever en le dénonçant, cette criante contradiction qui veut que la France qui exige et pousse les Centrafricains aux élections « obligatoires » d’ici la fin de cette année, soit aussi celle-là même, qui s’évertue diplomatiquement, à dissuader le Souverain catholique d’un tel et si grand projet pontifical, projet aussi noble que rédempteur, au lieu de s’employer à mettre tous les moyens en œuvre pour sa réussite ? Il y’a très certainement dans cette attitude « peu amicale » de l’ancien colonisateur, un sentiment d’échec mal dissimulé et mal contenu, un sentiment que redoute et ressent vis-à-vis du vrai Messager de la paix, le « messager de la force et de la violence », installé depuis des décennies en Centrafrique, et qui ne pense uniquement qu’à l’exploiter et à défendre ses propres intérêts, en se passant de la vie et de la sécurité des Centrafricains.

Et pour tout dire, en quoi et pour quelles raisons, le Pape François, devrait-il se sentir plus menacé en Centrafrique qui n’a jamais été au centre d’un attentat « international », qu’au Kenya ou en Ouganda ? Pourquoi le Pape en Afrique devrait-il susciter tant de fébrilité et d’inquiétudes, par rapport à l’Europe, à l’Asie ou aux Amériques, quand et surtout lorsqu’on sait que les risques d’atteinte à l’intégrité physique du Souverain pontife sont plus élevés dans les pays de ces continents ? Ne faut-il pas croire en définitive – et malheureusement encore une fois de plus -, que « le pauvre a toujours tort » ? Après tout cependant, faille –t-il rappeler, que l’essentiel du message biblique dont le successeur de l’apôtre Pierre est l’incarnation vivante, reste adressé au monde entier, en vue du soutien et du réconfort des pauvres, des démunis et des oubliés ?

En tout état de cause, aujourd’hui, demain et à jamais, les centrafricains sauront se souvenir que :

Le Pape en Centrafrique, c’est d’abord plus qu’un symbole ;
Le Pape en RCA, c’est ensuite, un message pastoral et sublime de paix, de réconciliation, d’amour, d’unité, de dignité et de travail ;
Le Pape en RCA, c’est enfin, un fin politique, qui saura trouver les mots justes pour faire bouger les lignes. Notre Pape vient ouvrir à tous, la voie pour des élections apaisées !
Bienvenue en Centrafrique au Pape François

Guy José KOSSA
GJK Levillageois
Élève Certifié de l’Enseignement
Primaire,Tropicale et Indigène (CEP-TI)
Écrivain Public du Village Guitilitimö
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