D’ici fin décembre 2015, du moins si le calendrier officiel annoncé par l’Autorité Nationale des Élections n’est pas modifié, auront lieu les élections présidentielle et législatives dans notre pays.
Le mouvement CoRReCt, depuis sa création, lutte contre les virus de la division et contre toute forme d’engrenage de la violence et la haine. C’est ainsi que nous avons émis l’idée que ces élections se passent dans un contexte minimal de sécurité et de paix afin de permettre aux différents candidats de faire campagne et au peuple centrafricain de choisir librement en toute connaissance de cause, sans duperie, ni imposture ses représentants.
Nous avons également mentionné dans un article précédent qu’en mettant en avant l’organisation des élections comme étant un bon outil pour rétablir l’autorité de l’État, au détriment de la restauration des forces de défense et de sécurité, nous estimons que tout cela ressemble à un scénario dont seule la communauté internationale détient le script. Nous avons estimé qu’il fallait refuser toutes solutions simplistes, brutales, qui débouchent toujours, un jour ou l’autre sur la violence.
Aujourd’hui, force est de constater que les Autorités de la Transition, certains hommes/femmes politiques et la communauté internationale exigent l’organisation des élections avant la fin de l’année 2015. A leur sens, peu importe la persistance de la dégradation du climat sécuritaire, social et économique du pays.
Le mouvement CoRReCt veut défendre haut et fort l’honneur de la démocratie. Il reconnaît donc que les élections présidentielle et législatives sont essentielles pour permettre à notre pays de retrouver le chemin d’une vie démocratique par l’exigence morale de la tolérance et du respect de l’autre. Nous sommes confrontés à une incitation forte, légitime ou pas, de la communauté internationale, d’aller aux élections dans les conditions que nous connaissons tous.
Le peuple aspire à un véritable changement, une vraie rupture avec le passé chaotique. Eh bien, ne nous laissons pas impressionner par la communauté internationale ! Nous demandons donc à cette dernière de prendre toutes les dispositions fortes et nécessaires pour garantir la sécurité sur l’ensemble du territoire centrafricain pendant et après les élections. Ensuite, de tout faire pour assister le Président qui sera élu, à la refondation progressive des forces de défense et de sécurité centrafricaines et à leur dotation en moyens nécessaires pour poursuivre la sécurisation du pays.
Dans le même temps, le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion des forces non conventionnelles doit résolument s’enclencher et surtout la mise en route du volet rapatriement des rebelles étrangers de la séléka et autres présents sur notre territoire.
La Coordination pour la Rupture et la Refondation de la Centrafrique, avec le concours du peuple centrafricain, promet d’être présente dans le débat démocratique afin de renforcer la transparence dans la gestion des choses publiques avec un contrôle d’efficacité des aides. Nous serons présents pour alerter et dénoncer avec force les choix hasardeux et les détournements de fonds publics. L’impunité et la mauvaise gouvernance n’ont que trop duré dans notre pays.
Le temps de l’action est arrivé ! C’est le temps de la réflexion et donc du libre choix. Nos compatriotes ont beaucoup souffert. Nous devons les accompagner dans ce choix à tous les stades de leurs réflexions et de leurs décisions. Il est vital que nous, centrafricains, quelle que soit notre ethnie, nous sentions une classe unie par nos intérêts, pour nous défendre contre les candidats usurpateurs, belliqueux, incompétents.
La rupture, c’est maintenant ! Une autre politique est possible. Donnons espoir aux citoyens centrafricains, à notre pays.
Fait à Paris, le 23 novembre 2015
Maxime NANA
Président de la Coordination pour la Rupture et la Refondation de la Centrafrique