La capitale du Gabon a abrité, le 25 novembre courant, un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernements de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) sur la République centrafricaine (RCA). Fait marquant : outre l’hôte du jour, Ali Bongo, seul le médiateur internationale de la crise, Denis Sassous Nguesso, avait fait le déplacement, les autres chefs d’Etat ayant choisi de se faire représenter.
Libreville a abrité, le 25 novembre courant, un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC sur la RCA. Présidée par le président de la République, cette rencontre a vu la participation du médiateur international de la crise en RCA, Denis Sassous Nguesso, les autres chefs d’Etat ayant choisi de se faire représenter. La CEEAC se réunissait ainsi pour la septième fois au plus haut niveau pour essayer de trouver des solutions durables à cette situation qui crée un climat d’instabilité dans la sous-région. Surtout que la secte islamiste Boko Haram est toujours en action au Cameroun, au Tchad, au Niger et au Nigéria.
Le sommet de Libreville a donné l’occasion au président en exercice de la CEEAC de rappeler que lors de la 16ème Conférence ordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement, le 25 mai dernier à N’djamena, les participants avaient pris l’engagement de poursuivre la réflexion en vue de «soutenir le processus de stabilisation et de sortie de crise en République Centrafricaine, dans un élan de solidarité avec pour objectif majeur, de consolider la paix et la sécurité dans notre espace communautaire». «La Communauté internationale s’accorde sur le fait que la voie des urnes reste la seule issue envisageable pour régler durablement la crise politique en République Centrafricaine», a ajouté Ali Bongo, mettant en lumière «la délicate mission d’examiner les voies et moyens pour asseoir le processus électoral en République centrafricaine». Pour y parvenir, il a jugé nécessaire de passer par la validation du nouveau calendrier électoral proposé par les autorités centrafricaines, boucler le budget électoral qui accuse un déficit de trois millions six cent trente mille dollars (3 630 000 $), soit un peu plus de 2, 250 milliards de francs, et s’assurer de l’adhésion de toutes les parties prenantes à ce processus de sortie de crise, pour qu’enfin l’on puisse «envisager sereinement les perspectives post-électorales». «C’est vous dire toute l’ampleur de la tâche qui nous incombe et l’urgence que nous commande la situation sécuritaire actuelle en RCA», a-t-il asséné. En conséquence, il a lancé un appel aux acteurs politiques centrafricains pour «un dialogue et une réconciliation durables. Ce d’autant plus, que les différents acteurs politiques viennent de prendre un engagement solennel en adoptant un code de bonne conduite, dans lequel ils acceptent de mener une saine compétition politique et de se soumettre au verdict des urnes».
Pour l’heure, l’inscription massive des populations sur la liste électorale témoigne de la volonté du peuple centrafricain de sortir définitivement des affres des crises à répétition et de leur détermination à amorcer une expérience démocratique inclusive et durable. «C’est pour toutes ces raisons qu’il faut redoubler d’efforts et rester vigilants, au regard des nombreuses menaces qui continuent d’assombrir l’horizon. Rien ne justifie les appels à une autre transition, que la CEEAC, et nous le soulignons, récuse fermement», a lancé le président en exercice de la CEEAC, condamnant toutes «les tentatives de déstabilisation violente, qui causent tant de victimes innocentes».
Pour Ali Bongo, il est impérieux que les autorités de la transition en RCA parlent d’une seule et même voix parce que toute dissension au sommet de cet Etat aurait un impact négatif sur le processus électoral. «Je suis convaincu que la sagesse africaine, l’esprit de solidarité régionale, le vouloir vivre ensemble des Centrafricains, et notre détermination triompheront, pour l’avènement d’une République Centrafricaine réconciliée et prospère», a-t-il conclu.