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Centrafrique : une classe politique qui n’existe que de nom
Publié le jeudi 26 novembre 2015  |  Les Plumes de RCA
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© Autre presse par DR
La dégradation de route rend difficile le recensement électorale au village Oumba à Damara
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Une portion de la route nationale qui va de Carnot à Berbérati a été photographiée et mise en ligne par un internaute touché par l’état de délabrement avancé de cette voie si cruciale à l’économie centrafricaine. L’image a soulevé tant de commentaires de la part des centrafricains qui l’ont vue, que beaucoup en sont arrivés à dire que ce qu’ils voyaient concernant cette route n’était pas différent de l’état des routes ailleurs, sur toute l’étendue du territoire.

Faire de la politique, c’est envisager, programmer et faire.

Ce qui arrive aujourd’hui au pays n’est pas le résultat de l’incursion de la Seleka à Bangui et de sa prise du pouvoir politique en Centrafrique. C’est le résultat d’une politique aléatoire, où les dirigeants se sont contentés d’une gestion au jour le jour, sans prévisions, sans analyses, sans objectifs et sans boussole.

Gouverner, c’est prévoir.

A un moment où le monde resserre les coudes pour faire face au cancer de l’Etat Islamique qui frappe aveuglément à tous les coins du monde, on voit le chef de l’Etat Français tenter de réunir des forces internationales pour faire face au fléau. Dans sa démarche, on l’a vu rencontrer le Président Obama, la chancelière Merkel et très prochainement le Président Poutine. La classe politique française dans sa majorité le soutient dans cette politique internationale, qui est aussi le garant de la sécurité intérieure française.

En ce qui concerne le Centrafrique embourbé dans sa crise dont il semble ne pas vouloir se défaire sitôt, une conférence de la CEEAC « semble » se tenir actuellement à Libreville, avec seulement comme participants deux chefs d’Etat de la sous-région, les autres préférant se faire représenter par leur Premier ministre ou leur ministre des affaires étrangères. Cela montre bien l’intérêt qu’ils portent au cas centrafricain, un cas que les intéressés qualifieraient de « yéni a fou sin awé » s’ils étaient à la place des chefs d’Etat absents.

Ye ni a fou sin awé en effet car, quand on sait qu’à l’heure actuelle les uns et les autres se préparent aux élections et affûtent leurs armes pour le moment venu, ce moment qui annoncerait l’échec de certains, aucun centrafricain ne sait la manière avec laquelle les hostilités seront engagées après les élections, les coalitions hostiles seraient montées pour continuer à perpétuer le désordre dans le pays.

Les signes précurseurs sont déjà là, avec l’union des soit disant entités politiques et civiles engageant des poursuites pour exprimer leur opposition au chronogramme électoral publié par l’ANE.

Les signes précurseurs sont là quand on a des hommes « politiques » qui n’ont pas compris que l’élection présidentielle de 2015 est une élection exceptionnelle qui n’aurait pas dû voir une pléthore de candidats se mettre sur la ligne de départ du sprint Présidentiel. Seules les élections législatives auraient pu accueillir une telle affluence de candidats, car une autre assemblée nationale était nécessaire, pour appuyer, réfuter et bien contrôler les actions du nouveau gouvernement.

Les signes précurseurs d’une situation difficile sont là quand on entend certains candidats déclarer, avant même que le vote ait eu lieu, qu’ils ne se laisseraient pas voler leur victoire.

Les signes précurseurs d’une crise difficile à éteindre sont là quand on sait que de la vingtaine ou de la trentaine de candidats au poste de Président, un seul franchira le seuil de la réussite. De là à comprendre le mécontentement des autres qui ne pourraient ni bénéficier d’un poste ministériel, ni voir certains de leurs appuis placés à des positions majeures, il n’y a pas deux pas à faire.

Nous ne cesserons de le rappeler, la maturité politique aurait voulu qu’à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. On n’aurait eu que deux ou trois candidats consensuels pour cette élection exceptionnelle, qu’on aurait certainement beaucoup de chance de faire le bon choix et d’amener le futur Président à faire un véritable travail de Président, un Président pour son pays, un Président pour son peuple.

Le Centrafrique manque de vrais hommes politiques et cela explique pourquoi ses problèmes semblent insolubles, au point de décourager tout le monde, au point de faire de ce pays un trou noir en Afrique centrale, un pays qui casse les organisations sous régionales et finalement un pays qui devient la convoitise de tous, pour finir par ne plus exister, ce que nous craignons fortement.

Le paradoxe est pourtant triste à signaler, les centrafricains ne vivent que de politique. Alors, si leurs actions sur le terrain politique sont efficaces dans l’irresponsabilité et inexistantes sur le réalisme politique, il est tant que le pays se trouve d’autres hommes politiques, pour faire la politique autrement.

Adolphe PAKOUA
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