Le retard de 32 mois de salaires est à l’origine de ce mécontentement. La menace de perturbation de la visite du Souverain Pontife a été prise lors de la dernière Assemblée Générale des Syndicats de la société centrafricaine de télécommunication (SOCATEL) tenue le lundi 23 novembre 2015. Cette menace intervient à trois jours de l’arrivée du Pape en Centrafrique et consiste à perturber la communication à l’international.
A l’issue de cette Assemblée Générale, qui réunissait les deux syndicats de ladite structure, à savoir le Syndicat Autonome des Télécommunications (SYNATEL) et le Syndicat Chrétien des Travailleurs des Télécommunication (SCTT), le personnel de la Socatel décide de perturber les communications téléphoniques à l’international lors de la visite du Pape.
Selon Julien Elysée Ngalakpa, Secrétaire Adjoint du Synatel, « étant donné que la venue du Saint Père c’est déjà un week-end alors les jours suivants c’est toujours les fériés. La fête de la proclamation de la RCA, et tout ça, si le personnel n’est pas motivé, on ne sait pas de quelle manière on pourra mettre la main sur eux pour couvrir cet évènement de taille ».
Cette menace qui intervient quelques jours avant la visite du Pape se justifie par le non-paiement de leurs trente et deux mois de salaires. «C’est une question de salaire, les travailleurs ont revendiqué, pour réclamer cinq (5) mois sur les trente-deux (32) mois qu’ils totalisent depuis plusieurs années », nous a confié Julien Elysée Ngalapka.
Il a par la même occasion lancé un cri de raz-bol à l’endroit des autorités politiques et ecclésiastiques de Centrafrique. « Les travailleurs de la Socatel disent maintenant que l’Archevêque de Bangui est devenu le sapeur-pompier de la RCA, s’il peut s’impliquer pour venir éteindre ce feu là en intervenant auprès de la Présidente de transition afin qu’elle puisse jeter un petit coup d’œil sur ces petits enfants, car retour à l’école = retour à la paix », a-t-il dit.
C’est depuis le mois de mai 2015 que le mouvement de grève du personnel de la Socatel paralyse les activités au sein de cette structure paraétatique. Pour le personnel, en cas d’échec de négociation, le boycotte de la venue du pape reste l’unique moyen de faire entendre leur voie.