L’ex joueur de football et homme d’affaires controverse alias Lembakoali , candidat a la présidentielle

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Publié le vendredi 27 novembre 2015 | Centrafrique Libre

© aBangui.com par Dr
Elections en Centrafrique

Comme Georges Wéah l’a fait au Libéria, l’ancien butteur d’Olympique Réal de Bangui Alias Lémbakoali s’est déclaré candidat à la présidentielle centrafricaine de 2015. Alias Lémbakoali n’a certes pas eu le talent et la chance de jouer dans des grands clubs européens comme Paris St Germain, Milan AC ou Olympique de Marseille, mais a tout de même eu le mérite de jouer en deuxième et en première division en Allemagne, en Hongrie et en Slovaquie où il a été pensionnaire d’Inter Bratislava.

La comparaison s’arrête là. Si le centrafricain Lémbakoali ne se cache pas pour se présenter comme un chef d’entreprise slovaque, président de deux associations dont SOS racisme de Bratislava où il vit depuis des années, on ne l’a pas vu au chevet des centrafricains qui souffrent sur les sites des déplacés, ni apporter une aide aux fauves de Bazoubangui qui sont aujourd’hui disqualifiées de toutes les compétitions internationales pour des raisons financières.

Régulier ces derniers temps à Bangui, il est actif dans la fréquentation des boîtes de nuit. Il n’a jamais pris position sur un sujet majeur comme par exemple le réarmement des FACA. Et pourtant il est désormais un candidat sérieux à la présidentielle centrafricaine de la dernière chance.

Par contre qui ne connait pas la générosité du sénateur libérien et ancien footballeur Georges Wéah alias Mister Georges à l’endroit de son peuple. Qui ignore son dévouement pour la valorisation de l’image de son pays lorsqu’il a créé en 1990 une fondation pour ressusciter le football libérien ? Georges Wéah est le président de Junior Professionals, une équipe qu’il a fondée au Libéria en 1994.

Visionnaire, Mister Georges a trouvé un astuce afin d’encourager les jeunes à s’accrocher aux études. Son leit motive est l’interdiction formelle d’être sociétaire de son club lorsqu’on quitte les bancs de l’école. Le résultat a été probant. Tous les jeunes de son club ont fini par intégrer l’équipe nationale du Libéria.

L’ex footballeur candidat a découvert les délices et les choses de la passion centrafricaines sous le magistère du président Bozizé . Lémbakoali était régulier à Bangui et traînait avec les seigneurs de ce régime avec qui il avait eu de sérieuses relations d’affaires.

Selon des sources dignes Alias Lémbakoali recevait régulièrement l’ancien ministre de la défense Jean Francis Bozizé à son domicile en Slovaquie. C’est en Slovaquie et dans les pays voisins que l’Etat centrafricain se procurait des armes pour équiper son armée. Lémbakoali serait le démarcheur attitré et aurait été utilisé comme interprète pour la facilitation des transactions.

Les centrafricains n’ont pas encore pardonné à Bozizé d’avoir sevré les Forces Armées Centrafricaines des armes et des matériels de guerre. Ceux-ci étaient stockés à Bossembélé et à Benzambé. Ces matériels ont été récupérés par la Séléka durant leur conquête victorieuse.

Alias Lembakoali côtoie assidûment les autorités slovaques ce qui laisse penser certains observateurs de la politique centrafricaine, que sa candidature est plus motivée par une recherche d’enrichissement personnel plutôt que d’aider son pays à sortir de son ornière.

Georges Wéah n’a jamais snobé son pays. Au contraire il a toujours mis sa fortune à la disposition de son peuple. Philanthrope, il a tenu durant des années l’équipe nationale de football du Libéria et prenait en charge les primes de ses coéquipiers.

Devenu héros dans son pays, il a battu en 2014 Robert Sirleaf, le fils de l’actuelle présidente Ellen Johnson Sirleaf, aux élections sénatoriales avec un score fleuve de 78% et est pressenti pour se représenter à la prochaine élection présidentielle du Libéria. A cette allure, il risque de devenir le futur président de ce pays.

A noter que les stars centrafricaines du ballon rond sont différentes de leurs homologues africains qui n’hésitent pas à faire des dons aux associations ou qui sont capables de défendre des grandes causes. Pendant la guerre ivoirienne Didier Drogba était monté au créneau. Récemment Georges Wéah a mobilisé des stars de football comme Samuel Etoo, Didier Drogba à s’engager dans la guerre contre la fièvre hémorragique Ebola.

Les centrafricains continuent de souffrir après la faillite de leurs institutions.Abandonnés par les politiques souvent complices de leur malheur, les grands sportifs centrafricains comme Romain Sato, Foxy kétévoama, kondogbia, Yangambiwa, Zuma qui auraient pu jouer un rôle majeur , sont aux abonnés absents. Ils n’utilisent pas leur stature pour peser dans la recherche des solutions à la crise qui continue de secouer la RCA, le pays de leurs ancêtres. Qui ne sait pas s’ils se déclareront un jour à leur tour candidat pour diriger la RCA ? Ce pays devrait s’appeler « Ballon au centre »

Après tout, nous sommes bien en Centrafrique le pays de tous les paradoxes.

Wilfried Maurice SEBIRO