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Crise Centrafricaine : «Aider ce pays frère à stabiliser durablement la situation», dixit Issozet Ngondet
Publié le vendredi 27 novembre 2015  |  Gabon Review
Emmanuel
© Autre presse par DR
Emmanuel Issozet Ngondet, ministre gabonais des Affaires étrangères
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En marge du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC consacré à la République centrafricaine, le ministre des Affaires étrangères a exprimé toute la volonté de la sous-région à contribuer à la stabilisation de ce pays.

Gabonreview : – Nous sommes ici pour une septième réunion des chefs d’Etats et de gouvernement de la CEEAC à propos de la crise en République centrafricaine. Alors, qu’est-ce que nous pouvons attendre de cette réunion?

Emmanuel Issozet Ngondet : C’est une réunion de plus de la CEEAC (Communauté des Etats de l’Afrique centrale) sur la situation en République centrafricaine et cette réunion apporte la preuve que notre sous-région, notre communauté reste activement saisie de cette question préoccupante. Vous savez que la situation en RCA préoccupe la communauté internationale, davantage les pays de CEEAC. Et depuis plus d’une vingtaine d’années, les Etats membres de la CEEAC accompagnent la République centrafricaine, du moins les autorités centrafricaines à œuvrer à la stabilisation de ce pays. Cette réunion intervient à moment où la République centrafricaine amorce la dernière ligne de la transition établie depuis l’année dernière. Et la situation nécessitait que les Chefs d’Etat de la CEEAC examinent un certain nombre de questions, un certain nombre de préoccupations et de requêtes formulées par les autorités centrafricaines.

La première requête c’est le nouveau calendrier électoral. Il était nécessaire que la CEEAC se prononce sur le nouveau calendrier tel que formulé par les autorités centrafricaines afin que la communauté internationale puisse nous accompagner dans la mise en œuvre de ce calendrier. La deuxième préoccupation porte sur le financement du processus électoral. Il y a eu des contributions budgétaires de part et d’autre avec bien sûr, les contributions des pays de la CEEAC. Il était indiqué qu’avant la tenue des élections, que les Etats membres de la CEEAC, les chefs d’Etat et de gouvernement des autres communautés, apprécient l’effort à fournir, les appuis budgétaires supplémentaires à apporter pour que le gouvernement de transition en République centrafricaine boucle le budget du processus électoral. La troisième préoccupation, qui n’est pas des moindres, c’est de définir les options à prendre, les initiatives à prendre pour renforcer l’action de la Minusca, qui est présente en République centrafricaine après plusieurs missions de la CEEAC et de la Cemac. Aujourd’hui, depuis septembre dernier particulièrement, on assiste à une résurgence de la violence. Ce qui présente le risque de saper le processus électoral en voie de préparation. Il était bon que les chefs d’Etat de la CEEAC voient dans quelle mesure on peut, avec les avec les Nations-unies naturellement, œuvrer au renforcement de ce mandat.

Quelle est la contribution du Gabon, qui assume la présidence de la CEEAC ?

Alors qu’est-ce que le Gabon apporte ? Le président Ali Bongo Ondimba, comme vous le savez, assure la présidence en exercice de la CEEAC. Et à ce niveau, ses initiatives ont permis la tenue de cette réunion avec le concours des partenaires internationaux, avec la bonne volonté et la disponibilité des autres chefs d’Etat de la sous-région. Au-delà de la contribution qui résulte de notre présidence, il y a des troupes gabonaises qui participent à la Minusca. Il y a les interventions politiques de toutes sortes, des médiations qui sont faites, des interventions auprès de la communauté internationale pour inciter celle-ci à s’intéresser davantage à la situation en République centrafricaine. Il y a, en effet, une foultitude d’initiatives diplomatiques qui sont menées à notre initiative, mais aussi avec l’accompagnement des autres Etats membres de la CEEAC, pour que la communauté internationale reste davantage concentrée sur la situation en RCA. En un mot, il faut aider ce pays frère à stabiliser la situation politique et sociale afin que la paix revienne durablement.

Parlons des attaques terroristes, notamment du cas de Boko Haram. Le Cameroun et le Tchad, deux membres de la CEEAC en souffrent. Qu’est-ce qui est fait pour stopper l’évolution de ce groupe notamment par le Gabon pour se préparer à une éventuelle incursion?

Il faut souligner que ce sommet s’est penché aussi sur la question de Boko Haram. En ce sens, qu’il a permis aux chefs d’Etats et chefs de délégation d’examiner les options qui ont été arrêtées et adoptées dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de riposte de la sous-région à l’encontre de Boko Haram. Vous savez qu’il y a particulièrement deux pays de la sous-région qui sont durement frappés par les attaques de Boko Haram. Il a été question d’évaluer les mesures qui avaient été prises lors du sommet de la Copax à Yaoundé.

Alors, de quoi s’agit-il ? Il y avait au terme de ce sommet, deux principales décisions qui avaient été prises : la première c’est de naturellement mettre en place un budget pour aider les deux pays à obtenir des ressources nécessaires à l’effort de guerre contre Boko Haram. Il fallait que les chefs d’Etat voient ensemble à quel niveau se trouvent les contributions qui ont été effectivement dégagées par les uns et les autres pour boucler ce budget. La deuxième décision c’est l’adoption d’une stratégie de lutte contre le terrorisme et particulièrement contre Boko Haram. Celle-ci a été définie par les experts. Il est maintenant question que les politiques, les ministres en charge de la sécurité et des Affaires étrangères et au-delà des ministres, les chefs d’Etat et de gouvernement, examinent et adoptent cela avec la probabilité de conforter ou créer une synergie entre la stratégie définie au niveau de la CEEAC et celle qui a été ou sera adoptée par la Cedeao. Dans cette perceptive, il y a en vue, et c’est encore une décision qui découle du sommet du Copax sur le terrorisme qui s’était tenu à Yaoundé, l’idée d’une réunion conjointe CEEAC/Cedeao sur la question de la piraterie. Les Chefs d’Etat se sont penchés sur le processus qui doit conduire à la tenue de cette réunion. Il ne reste plus qu’à rechercher la bonne période qui prendrait en compte la disponibilité des Etats principalement concernés par ces questions, c’est-à-dire le Nigeria, le Tchad et le Cameroun. Cette réunion doit se tenir à Malabo et il est question d’engager les consultations pour arrêter la période appropriée.

Il y a également la question de l’intégration sous-régionale. A quand sa matérialisation, même si l’ordre du jour est la RCA ?

L’intégration sous-régionale ne se décrète pas. C’est un long processus. Il faut, à la base, une volonté politique affirmée. Cette volonté politique existe, les chefs d’Etat, depuis très longtemps l’on exprimé à travers des mécanismes que vous connaissez très bien. Il y a la CEEAC et la Cemac. Au-delà de la volonté politique, il faut mettre en place des mécanismes de fonctionnement : ça peut être des mécanismes institutionnels, des mécanismes programmatiques. Tous ceci est en train d’être mis en place et je pense que le processus suit son en cours. Nous rencontrons quelques difficultés, quelques points sur lesquels il est nécessaire d’engager des consensus. Mais il ne faut pas désespérer de voir l’intégration évoluer, prendre corps dans notre sous-région. C’est un long processus politique qui nécessite une mobilisation importante de ressources financières, humaines et institutionnelles. Les programmes sont là, il y a de la volonté. Moi j’ai foi en l’engagement des chefs d’Etat pour conduire notre sous-région à une intégration très poussée.
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