Le pape face au défi l’église catholique en Centrafrique

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Publié le samedi 28 novembre 2015 | Les Plumes de RCA

© Autre presse par DR
Le Pape François.

Plus de deux décennies après la venue du Pape Jean Paul II en Centrafrique, son successeur François effectuera une brève visite dans les prochaines heures à Bangui. En ce moment à Bangui, l’effervescence est à la hauteur des attentes de cette visite papale. Presque tout le monde perçoit cette visite comme une bouffée d’oxygène qui, in fine, raffermira les liens entre les communautés chrétienne et musulmane.

Au-delà du message de paix, de pardon et d’espoir qu’apporte le Pape François à tous les Centrafricains sans exception, l’Eglise Catholique toute entière devra se saisir de la venue du chef du Vatican pour redorer son blason. Plus d’un siècle après son implantation en Centrafrique, l’Eglise Catholique ne cesse de perdre son charme. On note avec amertume que de plus en plus de Chrétiens catholiques pratiquent le prosélytisme à grande échelle. En un mot, ils délaissent l’église catholique pour d’autres confessions religieuses. En plus de cet exode qui ne cesse de faire couler beaucoup d’encre, des Rwandais, Burundais et Camerounais sont respectivement ordonnés Prêtres en lieu et place des Centrafricains dans les Diocèses de Kaga Bandoro et de Bangassou. Comme si cela ne suffisait pas, de nombreux Abbés sont abusivement sanctionnés par leurs évêques. Au jour d’aujourd’hui, plusieurs d’entre eux ont rejoint l’équipe pastorale de l’hexagone pour y annoncer la bonne nouvelle. En fouinant dans les placards infâmes du Diocèse de Kaga Bandoro, nous nous sommes rendus compte que l’abbé François Lingo avait été sanctionné de façon fantaisiste par Monseigneur Van Buel. Peu de temps plus tard, l’un des évêques du Gabon le repêcha et il lui confia sans le moindre doute la clé de sa Cathédrale. En vérité, les exemples sont légions. Le visage de l’église catholique est de plus en plus controversé actuellement. Les guerres d’ego, l’ethnocentrisme, l’égocentrisme, les nominations au faciès se sont emparés du paysage catholique. Aujourd’hui, l’église Catholique est en pleine décrépitude depuis le décès des évêques Michel Maître, de Mannicus et le retrait de Joachim Ndayen pour raison de santé. En plus, lorsque l’on scrute de près le passage de Pomodimo sur les Diocèses de Bossangoa et de Bangui ainsi que le casting de la nomination de Nzapalainga et de sa gestion actuelle, il faut admettre que l’église catholique doit changer de fusil d’épaule sinon elle risque d’être asphyxiée par les autres confessions religieuses. Il serait souhaitable que le Pape porte un message fort à l’endroit de l’église catholique de Centrafrique. Il est temps qu’elle se réveille et se réconcilie avec elle-même. L’église Catholique doit profiter de cette visite papale pour booster son corps pastoral et repêcher certains abbés mis à l’écart. Encore des mots contre les maux qui gangrènent l’église catholique de Centrafrique.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE