Le pape François a appelé tous ceux qui utilisent injustement des armes à déposer ces instruments de mort, dimanche à Bangui, capitale de la Centrafrique déchirée depuis deux ans par des violences
Même quand les forces du mal se déchaînent, les chrétiens doivent répondre présents, la tête relevée, prêts à recevoir des coups dans cette bataille où Dieu aura le dernier mot. Et ce mot sera d'amour. A tous ceux qui utilisent injustement les armes de ce monde, je lance un appel: déposez ces instruments de mort, a-t-il lancé dans la cathédrale de Bangui.
Le pape François a aussi recommandé dans son homélie l'amour des ennemis, qui prémunit contre la tentation de la vengeance et contre la spirale de représailles sans fin, alors même que le conflit en Centrafrique est caractérisé par des représailles quasi-quotidiennes entre musulmans assimilés à l'ex-rébellion Séléka et milices anti-balaka, chrétiennes et animistes.
Faisant allusion aux divisions ethniques fréquemment instrumentalisées en Afrique par les politiciens, le chef de l'Eglise catholique a aussi affirmé qu'il était nécessaire de savoir se libérer des conceptions de la famille et du sang qui divisent, pour passer sur l'autre rive de la paix.
Passer sur l'autre rive est la devise (d'après une formule de l'Evangile) que le pape a retenu pour sa visite en Centrafrique. Ceux qui évangélisent sont des artisans du pardon, des spécialistes de la réconciliation, des experts de la miséricorde, a-t-il enfin recommandé dans un plaidoyer fervent pour une religion de non-violence.