"Jusqu'à quand l'impunité va-t-elle prévaloir et les crimes servir de gages d'ascension et de promotion sociale?" en Centrafrique, s'est interrogé lundi l'archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzatalainga au cours de la messe donnée en présence du Pape François dans le stade "20.000 places" à Bangui.
Cette question de l'impunité abordée devant des dizaines de milliers d'habitants reste centrale dans un pays dévasté par les violences intercommunautaires, dépourvu d'une police et d'un système judiciaire efficaces.
Pour tous ces graves crimes aux auteurs restés impunis, dont les deux derniers présidents François Bozizé et Michel Djotodia sous le coup de sanctions internationales, la présidente de transition Catherine Samba Panza a demandé dimanche "pardon" en recevant le pape.
Mais, effet d'accalmie dû à la venue du pape, des dizaines de musulmans, membres de groupes d'autodéfense du quartier PK5 à Bangui, ont débarqué avec des tee-shirts à l'effigie du pape pour assister à la messe au stade situé dans le centre de la capitale, en pleine zone chrétienne où aucun musulman ne s'aventure d'habitude.
Ils ont fendu la foule sous les acclamations, les chrétiens les applaudissant même en criant "c'est fini (la haine)!".
Policiers, gendarmes et scouts formaient cependant de très nombreux cordons de sécurité dans le stade, dans la crainte d'une tentative d'attentat.
Après la messe, le Pape doit partir pour Rome à l'issue d'une tournée africaine de cinq jours au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique.