Nicolas Guérékoyame-Gbangou, le pasteur évangélique qui préside l’association des évangéliques de Centrafrique et a rencontré le pape dimanche 29 novembre, parcourt le pays depuis 2012 pour tenter d’apaiser le conflit. Aux côtés de l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, et de l’imam Oumar Kobine Layama, il y a un troisième homme : le pasteur Nicolas Guérékoyame-Gbangou. À 55 ans, celui qui préside l’association des évangéliques de Centrafrique est devenu l’une des figures d’un inlassable plaidoyer pour la paix, contre vents et marées.
En se rendant, dimanche 29 novembre, à la faculté de théologie évangélique de Bangui, le pape a voulu saluer un leader religieux autant qu’un homme de terrain. Chef de l’Église protestante de Centrafrique, représentant des autorités religieuses auprès du gouvernement de transition, il est aussi le pasteur de l’Église évangélique Elim Bangui-M’Poko où 10 000 personnes trouvèrent refuge au plus fort de la crise.
Depuis la mise sur pied de la plate-forme interreligieuse pour la paix, en 2013, il sillonne le pays, martelant que le conflit n’est en rien religieux, mais politique. C’est chez lui que résident pendant quelques mois, en 2014, le frère de l’imam Layama et sa famille, chassés de chez eux.
UN HOMME DÉTERMINÉ
Depuis octobre, le pasteur habite, avec ses 10 enfants, au sein de la faculté de théologie évangélique de Bangui. Impossible, en effet, de rester dans sa maison, mise à sac et incendiée par les milices lors du dernier regain de tension dans la capitale centrafricaine.
« Malgré cet incident, il a l’esprit tranquille et le cœur net. Il dit qu’il ne veut pas se laisser envahir par la peur et que tous les membres de sa famille en sont sortis indemnes », témoigne l’un de ses proches, le pasteur Franco Mbaye-Mbondoi, secrétaire général de l’Alliance des évangéliques en Centrafrique. « C’est un homme déterminé. Quand il s’engage, il va jusqu’au bout », poursuit-il, qui admire en son ami un « homme de prière, à qui la vengeance est étrangère ».
Au fil des années, rien ne semble émousser cette détermination. « Le pessimisme n’est pas le langage du croyant, déclarait le pasteur Nicolas Guérékoyame-Gbangou à Pèlerin en mars 2014. Nous nous sommes engagés tous les trois depuis 2012 parce que nous croyons à la force de la Parole pour désarmer les mains et convertir les cœurs. »
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