« Sans sécurité pas d’élections crédibles », professe le président du Parti de l’Unité et de la Reconstruction, PUR, Eddy Symphorien Kparékouti lors de sa rencontre ce jour avec la presse à l’Hôtel Ledger Plazza à Bangui. Les conditions n’étant pas réunies, la RCA se prépare à accueillir des élections imposées et non de sortie de crise comme le souhaite le peuple, constate-t-il en refusant d’être candidat aux prochaines élections.
Après des critiques acerbes portées sur le déroulement du processus électoral en République Centrafricaine, le PUR lève l’équivoque sur sa participation aux prochaines consultations populaires. Ces critiques se justifient par l’emploi des termes comme « processus électoral défectueux, le peuple risque d’être déçu, transition échouée, élection douteuse annonciatrice de grands dangers… ».
Le principal reproche du PUR concerne la sécurité qui selon lui n’est pas assurée sur l’ensemble du territoire national. « J’en veux pour preuve les évènements des 26 septembre et 26 octobre contre lesquelles des réactions concrètes à la hauteur de la crise n’ont pas été données. Aujourd’hui, 20% de notre territoire échappe au contrôle des autorités de la transition et aux forces internationales », dit le président du PUR.
Le Vice-président du PUR pointe du doigt la liste électorale encore en construction. « Nous avons inéluctablement vers des élections alors que la liste électorale n’est pas arrêtée », constate Lambert Mossoa.
Fort de ce qui précède, « le PUR ne saurait être complice des manœuvres en court pour tromper le peuple. Pour cette raison, nous ne participerons pas aux élections annoncées pour fin décembre prochain », pensant à la présidentielle et aux legislatives. « Les militants du PUR recevront des consignes de vote», annonce Kparékouti sans donner plus de details.
Lors de son message adressé à la nation à l’occasion de la visite du Pape François en Centrafrique, la cheffe de l’Exécutif, Catherine Samba-Panza rassurait la population sur la tenue d’élections crédibles, transparentes et apaisées. «Aujourd’hui, le peuple centrafricain vit dans l’espérance du retour durable de la sécurité sur toute l’étendue de son territoire, de l’organisation des élections libres, transparentes et démocratiques et au final, d’un retour à l’ordre constitutionnel avec des dirigeants élus qui présideront à sa destinée et assureront son bien-être au quotidien », a fait savoir Catherine Samba-Panza.
Dans la même logique, la Minusca publiait le 18 novembre dernier le plan de sécurisation des élections en Centrafrique. Elle a annoncé le renforcement de ses effectifs en vue de faire face à la sécurité durant les prochaines élections.
Mais en somme, le dernier rapport produit par le Secrétaire Général des Nations-Unies, Ban Ki-Moon disait des élections qu’elles, «ne vont pas résoudre les problèmes de la Centrafrique, qu’elles comportent même leurs propres risques, mais qu’il faut y aller coûte que coûte » (Ndlr : commentaire du rapport par RFI le 04 décembre 2015).