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Centrafrique : tensions à Bangui après l’annonce des candidats à la présidentielle
Publié le mercredi 9 decembre 2015  |  AFP
RCA:
© Autre presse par DR
RCA: Bangui paralysée après plusieurs jours de tension
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Des barricades ont été érigées et des tirs entendus mardi 8 décembre après-midi dans au moins huit quartiers de Bangui, après l’annonce des candidatures retenues pour participer à l’élection présidentielle, prévue le 27 décembre, et le rejet de celle de l’ex-président François Bozizé, a averti l’ambassade de France.

Dans un message de sécurité envoyé par SMS, l’ambassade recommande à ses ressortissants d’« éviter ces secteurs et de limiter les déplacements au strict nécessaire ».

La Cour constitutionnelle centrafricaine, qui a validé mardi matin 30 candidatures pour la présidentielle, a annoncé le rejet de celles de François Bozizé à la présidentielle, et de Patrice-Edouard Ngaïssona, le coordinateur général des milices – majoritairement chrétiennes et animistes – anti-balaka accusées d’avoir commis d’innombrables exactions sur la population depuis deux ans.

Manifestations publiques interdites

Le calme régnait dans le centre-ville et la situation était surtout tendue dans les quartiers périphériques de la capitale comme Combattant (non loin de l’aéroport) et Gobongo, proches des fiefs des anti-balaka.

Tout l’après-midi, un hélicoptère a survolé la ville et en fin de journée, les Banguissois se dépêchaient de rentrer chez eux avant la tombée de la nuit, a constaté une journaliste de l’AFP.

« J’habite à Combattant et c’est tendu là-bas, j’espère trouver un taxi rapidement (…), personne ne sait comment ça peut finir avec ces jeunes », a témoigné Yolande, une quinquagénaire qui travaille dans le centre-ville. Pour éviter « tout débordement », le ministre de la sécurité publique, Chrysostome Sambia, a interdit mardi toute manifestation publique.

La capitale centrafricaine, régulièrement secouée par des violences, a connu une semaine d’accalmie après la visite du pape François les 29 et 30 novembre, mais « la liste des candidatures pourrait faire des mécontents si Bozizé est écarté (…), il a encore beaucoup de partisans à Bangui », avaient prévenu des sources sécuritaires ces derniers jours, affirmant que la force onusienne Minusca (près de 11 000 hommes) et française Sangaris (900) restaient « en alerte ».

Vers un retour à une normalité institutionnelle

Le premier tour des élections présidentielle et législatives est officiellement prévu le 27 décembre, avant un éventuel second tour le 16 janvier.

Plusieurs fois reportés en raison essentiellement de la situation sécuritaire, ces scrutins doivent marquer le retour à une normalité institutionnelle dans le pays, plongé dans une crise sans précédent depuis les massacres intercommunautaires de fin 2013-début 2014.

Lire aussi : Centrafrique : nouvelle stratégie pour une sortie de crise

François Bozizé, qui vit en exil, est lui sous le coup de sanctions de l’ONU et d’un mandat d’arrêt centrafricain pour son rôle présumé dans les violences et les tueries.
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