Au siège du Kwa Na Kwa, le KNK, le parti de François Bozizé, les militants ne décolèrent pas. "C'est encore une ingérence française", peste l'un deux, en faisant référence aux propos de Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense. Il y a quelques jours, le ministre avait pointé du doigt Bozizé et Noureddine Adam, leur intimant de ne pas se mettre en travers du processus électoral.
Pour Béa Bertin, le secrétaire général du KNK, l'exclusion de Bozizé ne va faire qu’attiser les tensions : [ "Vous allez voir la réaction des gens [à] l’invalidation de la candidature de Bozizé ! Nous ne sommes pas des extrémistes, mais cette situation d’injustice va nourrir de la haine, va nourrir des ressentiments, des rancœurs. C’est ce que nous craignons aujourd'hui. La poursuite du [programme du] parti, c’est que nous avons accepté les candidatures aussi bien pour les présidentielles que pour les législatives. Nous allons défendre les dossiers de nos candidats pour les législatives et nous pensons que nous allons nous réunir en bureau politique pour discuter de la question et de la position à prendre dans les jours à venir."]
Barricades
Après l’annonce de l’invalidation de la candidature de l’ex-président centrafricain, des jeunes pro-Bozizé mais aussi pro-Ngaïssona, l'ex-chef de file des miliciens anti-balaka qui s'est vu également exclure de la course à la présidentielle, ont commencé à ériger des barricades et à tirer en l'air dans plusieurs quartiers de Bangui.
Les gendarmes et policiers locaux sont rapidement intervenus, appuyés par le nouveau contingent Sénégalais de la Minusca, fraîchement débarqué à Bangui, peu avant la venue du pape, pour retirer les barricades des rues. La tension est progressivement retombée en début de soirée.