Après les derniers évènements du 26 octobre 2015 qui avait fait fuir tous les habitants du quartier Cattin, situé dans une partie de la circonscription de Bimbo 4 et le 3ème arrondissement, certains d’entre eux regagnent progressivement leur domicile. Les rares retournés expliquent avoir rencontré plusieurs difficultés depuis le retour au domicile.
Le quartier est calme et ressemble à un secteur inhabité. Une partie est envahie par des herbes. Assise devant sa maison, sous un manguier, en train de réparer des postes récepteurs, Toussaint Lamine déclare qu’il a décidé de regagner sa maison à cause des conditions de vie sur le site des déplacés.
« Avec tout ce que nous avons vécu à Cattin, il serait vraiment difficile à certaines personnes de regagner leur domicile. Je suis revenu parce que les conditions sur les sites des déplacés sont défavorables. Et comme ma maison n’est pas incendiée, j’ai décidé de la regagner», a dit Toussaint.
Geskin Kouadja, évoque quant à lui le fait qu’ils n’ont pas accès à l’hôpital. « Je suis élève médecin mais actuellement c’est difficile pour nous, dans le secteur d’avoir des médicaments de premiers secours. La semaine dernière, trois personnes ont perdu la vie par manque de médicament. Là où nous sommes, en cas d’urgence la nuit, nous ne savons quoi faire, parce que pour ramener une personne à l’hôpital nous devons faire beaucoup de gymnastiques », raconte-t-il.
« Depuis ces temps, nous avons vu aucune patrouille des éléments de la Minusca, ni de la Sangaris dans le secteur. Avant, la base de la Minusca se trouvait devant l’usine aire Catin, mais présentement, ils n’y sont plus», a souligné Kevin Nzela.
Une jeune femme vendeuse de vin de palme, rencontrée à Cattin a souligné la rareté des produits de première nécessité sur le marché. « Nous avons les produits de nos champs et jardin. Mais c’est un peu difficile actuellement pour nous d’avoir les produits de première nécessité sur les marchés, car nous n’avons pas accès au km5 et dans d’autres quartiers par peur. Pour se rendre au marché de Pétévo, il faut prendre deux fois la mototaxi, c’est pénible », se plaint elle.
Le RJDH a constaté la construction d’une nouvelle base de la Minusca à Cattin et le recrutement des jeunes du secteur pour le désherbage par une structure humanitaire.