La République Centrafricaine vient de connaitre une période de crise qui a entraîné d’importantes vagues de déplacés et de réfugiés. Ceux-ci, en quittant, ont abandonné des terres, des biens et des logements dont certains sont occupés. A leur retour, des litiges liés à ces terres pourront naitre. C’est pour parer à cette éventualité que le gouvernement centrafricain en partenaire avec l’Onu-Habitat organise depuis hier une réflexion à ce sujet, avec l’appui technique du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR).
L’objectif général de cet atelier est de renforcer les capacités du mécanisme national de coordination de la RCA, des acteurs du domaine notamment ceux impliqués dans la gestion des conflits liés à la terre et autres biens des personnes de retour, des parlementaires, afin de mieux cadrer la domestication du protocole sur les droits de propriété des personnes de retour et de la vulgariser auprès du public.
Pour Jean Bosco Nzisabira a entretenu les participants s’agissant de la Déclaration de Nairobi sur la mise en application du protocole de la CIRGL. « Il faut susciter à l’endroit des décideurs des réflexions sur la gestion des conflits liés aux terres en mettant en place un mécanisme multisectoriel leur permettant de participer et d’être informés sur ces cas de litiges », a-t-il justifié.
« Les conflits de terre posent un problème de réconciliation », a-t-il fait savoir.
D’après Arsène Sendé, ancien ministre de la justice centrafricain qui a donné une communication sur les expériences centrafricaines des litiges liés aux terres, « dans la conception traditionnelle certains peuples se reconnaissent par leurs terres. S’ils les perdent dans les situations comme celles que vient de connaitre la RCA, cela peut susciter des problèmes dans le pays ».
Il a souligné que le Tribunal de Grande Instance de Bangui connait déjà des litiges relatifs aux terres, logements et biens. « En Centrafrique, la gestion des litiges liés aux terres, logements et biens se fait d’abord au niveau des autorités administratives (chefs de village, maires…) et en cas d’échec, ceux-ci sont portés devant les juridictions puissent que ces conflits soulèvent le problème du droit de propriété qui est du domaine civile », a indiqué Arsène Sendé, Magistrat Hors Hiérarchie.
Les responsables des personnes déplacées internes, ceux des ministères impliqués dans la question des conflits des logements, terres et biens et une équipe du Secrétariat Exécutif de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) prennent part à ces échanges à l’Hôtel Ledger Plazza à Bangui.
L’atelier prendra fin ce 09 décembre 2015.