BANGUI — L’ancien président centrafricain Francois Bozizé, contraint à l’exil depuis deux années n’est pas éligible dans la liste des candidats pour les élections présidentielles, alors qu’en Août dernier, il déclarait vouloir en faire partie pour gagner.
Les élections, initialement prévues pour le 18 Octobre, furent repoussées au 27 Décembre, après qu’une nouvelle flambée de violence dans la capitale laissa sur le carreau plus de 100 personnes tuées depuis Septembre.
Une personne a été tuée dans la périphérie de l’enclave Musulmane du PK5, peu de temps après la visite du Pape le mois dernier, et huit autres de nouveau assassinées dans un camp de déplacées internes dans le centre du pays à Ngakobo.
Le président de la cour constitutionnelle, Zacharie Ndoumba, a ajouté Bozizé dans la liste de candidats rejetés. Mais selon la Radio Nationale, Bozizé ne se serait pas inscrit. Ce qui pose une petite question. Comment peut-on rejeter la candidature d’une personne non inscrite ?
Pour un porte parole du KNK, le parti de Bozizé : François Bozize n’avait pas fourni tous les documents pour son inscription sur la liste des candidats.
La république centrafricaine est embourbée dans des violences sans fin, depuis que François Bozizé dût s’enfuir au Cameroun en 2013, quand les combattants de la Séléka ont pris le pouvoir dans ce pays majoritairement chrétien, suscitant de violentes représailles de la part des milices “Anti-balaka” essentiellement restées loyales envers Bozizé. D’ailleurs François Bozizé fut à maintes reprises accusé d’avoir alimenté les attaques de cette rébellion.
Le pouvoir transitoire qui lui a succédé a émis contre lui un mandat d’arrêt international en 2013, pour crimes contre l’humanité et incitation au génocide durant son règne de 10 ans au pouvoir. Il fait également face de la part de l’ONU, à un gel de ses avoirs et une interdiction de voyager.
“Nous déplorons le climat délétère dans lequel la Cour Constitutionnelle a travaillé,” a déclaré Christian Guenebem, un des porte paroles du KNK. “Cette décision est le résultat de pressions intérieures et extérieures.”
Dans les rues de Bangui, des douzaines de fans de Bozizé se sont aussitôt rassemblés aux croisements de plusieurs rues pour y ériger des barricades. Certains même jetaient des pierres sur les gens et tiraient en l’air.
Dans la foulée, l’ambassade de la France, l’ancienne puissance coloniale, de recommander à ses concitoyens à Bangui d’éviter les sorties inutiles en ville.
Des 42/43 soumissions pour les élections présidentielles validées par la Cour Constitutionnelle, 30 candidats ont été approuvés, majoritairement des indépendants.
“[Cette saga] ne devrait pas s’achever avec lui [Bozizé] étant exclu de la liste,” a déclaré Lewis Mudge, chercheur à Human Rights Watch. “Cela devrait s’achever par une enquête faite pour ses crimes… et ceux des groupes qu’il a appuyé.”