Le Peuple Centrafricain aspire plus que jamais au retour à un état de sécurité et de quiétude durable après les graves atteintes aux droits de la personne humaine qu’il a subies sur plusieurs décennies et dont le point culminant a été atteint entre 2013 et 2015. Il attend aussi de renouer avec une vie démocratique normale, qui lui permette d’exprimer sa volonté sans peur et sans contrainte dans le choix de ses nouveaux dirigeants et représentants, à travers des élections transparentes et crédibles.
1) Mais nul n’est dupe !
La misère et l’indigence créées par deux années d’une guerre sans nom, risquent de rendre sourde ou aveugle une grande partie de la population devant le choix entre la qualité et l’argent des futurs dirigeants centrafricains, au sortir de la grave crise politique, morale, culturelle, économique et sociale que le pays a connue durablement !
D’où l’urgente nécessité d’une implication morale, matérielle et financière de toutes celles et de tous ceux qui à travers l’Afrique et le monde, aiment le Centrafrique.
Cette implication, morale d’abord, doit s’effectuer à tous les niveaux du processus électoral. Elle aura pour finalité première de corriger au départ l’injustice la plus intolérable dans un domaine où la « qualité » des personnes en lice doit beaucoup plus compter que leur « avoir matériel ou financier », au risque de voir s’instaurer de fait le « vote censitaire » par lequel le plus riche passe pour le plus apte à gouverner ; ce qui n’est pas souvent prouvé, du moins en Centrafrique !
Le rôle moral de la Communauté internationale d’un côté, celui des Amis du Centrafrique et du Gouvernement de Transition de l’autre, doit consister à prendre en compte ce type de déviation morale et politique pour mieux la prévenir et au besoin la rectifier, afin de donner les chances au Peuple centrafricain de renouer avec une démocratie relativement propre et durable !
2/ Dans le financement global des élections Une ligne devrait être prévue en faveur de tous les candidats à l’élection présidentielle dont les dossiers ont été validés définitivement par la Cour Constitutionnelle de Transition ! Par ailleurs, l’Autorité Nationale des Elections(ou une autre instance administrative) devrait fixer également fixer un montant des dépenses électorales à ne pas dépasser par les candidats.
De telles mesures auraient le grand avantage de mettre ces candidats sur une même position de départ et éviter que pour des raisons d’argent, le vice écarte d’emblée la vertu ou que la médiocrité dame le pion à la qualité, situation qui ramènerait le pays à la case départ !
3) Les élections centrafricaines de 2015 sont en priorité une affaire de « morale politique » avant les autres considérations habituelles! En tout cas l’Etat centrafricain dans sa convalescence, doit être plus rigoureux que par le passé et faire en sorte que l’élection présidentielle ne se transforme pas en une foire d’exposition de billets de banque ni en une bourse de valeurs sonnantes et trébuchantes !
Il faut à tout prix sortir la RCA du gouffre dans lequel l’ont plongée des décennies d’incurie morale et politique !
LGP